Monde

Opération terrestre d’Israël au Liban : le point sur la situation ce mardi

L’État hébreu assure vouloir le retour des habitants à la frontière nord du pays. La communauté internationale appelle majoritairement à un cessez-le-feu.

L’escalade se poursuit. L’armée israélienne a annoncé ce mardi 1er octobre que des troupes au sol avaient traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, malgré les appels internationaux à la désescalade. Après le coup dévastateur infligé au groupe armé chiite avec l’assassinat de son chef Hassan Nasrallah vendredi 27 septembre dans une frappe près de Beyrouth, les dirigeants israéliens avaient averti que la guerre n’était pas finie contre le mouvement pro-iranien, ennemi d’Israël.

L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué que ces opérations terrestres qui ont débuté lundi soir étaient « limitées, localisées et ciblées » contre des « cibles et des infrastructures terroristes » du Hezbollah. Tsahal n’a toutefois pas précisé le nombre de soldats impliqués dans cette incursion. « Ces cibles sont situées dans des villages près de la frontière et constituent une menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord d’Israël », a-t-elle assuré.

L’armée menait depuis plusieurs jours des bombardements intenses et meurtriers sur le Liban. Selon un responsable libanais de la sécurité, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, Israël a lancé au moins six nouvelles frappes sur le sud de Beyrouth au cours de la nuit, après que l’armée israélienne eut ordonné aux habitants d’évacuer les lieux.

Soutien des États-Unis

Dans un communiqué publié sur le réseau social X, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a dit être convaincu, comme Israël, de la « nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque » du Hezbollah afin de garantir qu’il « ne puisse pas mener des attaques du type de celles du 7 Octobre contre les communautés du nord d’Israël ».

Une « résolution diplomatique est nécessaire » pour assurer la sécurité des civils « des deux côtés de la frontière », a par ailleurs réaffirmé le chef du Pentagone.

Lundi 30 septembre, le président Joe Biden avait laissé entendre qu’il était opposé à des opérations terrestres israéliennes, appelant à un cessez-le-feu. Les forces armées israéliennes « opèrent selon un plan méthodique […] pour lequel les soldats de la Défense civile se sont entraînés et préparés ces derniers mois », a expliqué l’armée, en précisant que l’aviation et l’artillerie appuyaient les forces terrestres par des frappes précises.

Le Hezbollah ne s’avoue pas vaincu

Dans un communiqué diffusé dans la nuit, le Hezbollah a déclaré avoir « pris pour cible » des troupes israéliennes en « mouvement » dans des vergers près de la frontière, une source proche du groupe affirmant que les soldats se trouvaient « juste à la frontière ».

Le « parti de Dieu » n’a pas fait de commentaire immédiat après l’annonce par l’armée israélienne des raids terrestres, mais la télévision al-Manar du groupe a rapporté la déclaration israélienne sur sa chaîne Telegram. L’armée libanaise, dépassée par la puissance militaire du Hezbollah, est en train de « repositionner » ses troupes plus loin de la frontière, a déclaré un responsable militaire à l’AFP. Selon des médias d’État syriens, des frappes israéliennes ont par ailleurs visé la région de Damas dans la nuit.

L’agence de presse officielle Sana a fait état de trois civils tués et de neuf autres blessés dans ces raids. Selon la télévision syrienne d’État, une journaliste, Safaa Ahmad, figure parmi les morts.

Réprobation internationale

Les dirigeants mondiaux avaient appelé lundi à la désescalade face au risque de « guerre totale » dans la région. Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, avait ainsi dit son opposition à toute « invasion terrestre » israélienne du Liban, tandis que le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, en déplacement à Beyrouth, avait appelé Israël à « s’abstenir de toute incursion terrestre » ainsi qu’à un cessez-le-feu.

Plusieurs pays, dont le Canada et le Royaume-Uni, ont annoncé avoir affrété des vols pour évacuer leurs ressortissants du Liban. La France a déployé un navire militaire par « précaution », en cas de besoin d’évacuation de ses ressortissants. Le bilan des frappes israéliennes de lundi au Liban est de 95 morts, selon le ministère de la Santé. La mort de Hassan Nasrallah, qui était considéré comme l’homme le plus puissant du Liban, constitue une victoire majeure d’Israël face à l’Iran, ennemi d’Israël, et ses alliés, dont le Hamas.

Israël a promis de combattre ses « ennemis » et de les « éliminer » partout où ils se trouvent. Il n’y a « pas d’endroit au Moyen-Orient qu’Israël ne puisse atteindre », a averti le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Le chef du Pentagone a de nouveau mis en garde Téhéran dans la nuit, contre une éventuelle « attaque militaire directe visant Israël », en soulignant les « graves conséquences » que celle-ci entraînerait pour l’Iran.
Source : lepoint.fr