Techonologie

Meta met un terme à l’échange direct de données avec Deutsche Telekom

Les deux sociétés avaient conclu en 2010 un accord de peering, permettant à Meta de faire transiter directement ses données sur le réseau de Deutsche Telekom plutôt que de passer par un fournisseur d’accès intermédiaire. Suite à des divergences sur le mode de règlement de cet accord, la société télécoms allemande a assigné Meta en justice, qui a été condamnée à 20 millions d’euros d’amende.

Meta a annoncé le 25 septembre qu’il mettait fin à sa relation de peering direct avec Deutsche Telekom en Allemagne. Le peering permet en l’espèce à un FAI et un fournisseur de services de faire transiter les données de l’un directement sur le réseau de l’autre, sans passer par un fournisseur tiers. Une manière d’augmenter les performances et surtout de réduire la latence.

Un premier accord payant en 2010

“Après des mois de discussions, nous sommes surpris et déçus par l’échec des négociations avec Deutsche Telekom, réagit Meta dans son communiqué. Nous avons des accords de peering sans frais avec des fournisseurs télécoms en Allemagne et dans le monde entier, qui permettent à nos utilisateurs d’accéder rapidement et avec une grande qualité à nos applications.”

Les divergences entre les deux sociétés se sont cristallisées autour des conditions financières de l’accord. Un premier contrat est signé en 2010, prévoyant que 24 points d’interconnexion privés avec 50 ports et des débits de l’ordre de 5000 Go/s sur 7 sites soient exclusivement réservés aux services de Meta. La firme de Mark Zuckerberg paie alors une redevance de 5,8 millions d’euros par an, ajustable en fonction de la bande passante.

Meta souhaite ensuite un modèle gratuit

Tout allait bien jusqu’en 2020, où Meta demande de réduire sa redevance de 40%. Une remise trop élevée pour Deutsche Telekom, qui contraint la société américaine à rompre l’accord. Le fournisseur allemand propose début 2021 à Meta de continuer à utiliser les différents ports “pour le bien des consommateurs” dans l’attente d’un nouvel accord, et continue à facturer la firme américaine.

Meta refuse de payer, invoquant le concept de “règlement sans frais”. En effet, la plupart des relations de peering fonctionnent traditionnellement sur ce principe, où les deux parties connectent leurs réseaux et échangent des données sans se facturer.  “Ces relations sont la norme mondiale acceptée et fonctionnent sans règlement pour l’une ou l’autre des parties car elles bénéficient à tout le monde”, appuie Meta dans son communiqué. Face aux factures impayées, la société télécoms assigne Meta devant le tribunal de Cologne, qui condamne en mai la firme américaine à payer 20 millions d’euros d’amende. Une somme que le géant des réseaux sociaux n’a toujours pas réglée.

Une perte de qualité du service pour les abonnés Deutsche Telekom

Au bout du compte, la rupture des relations entre les deux sociétés pourrait peser sur les abonnés de Deutsche Telekom utilisant Meta. Étant donné que le trafic sera redirigé vers des fournisseurs intermédiaires, ils s’exposent à une baisse des performances sur le réseau, avec un risque de latence plus élevée, de congestion, de baisse de la qualité voire parfois d’interruption de service.

Source : usine-digitale.fr