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Ukraine : le bilan de la frappe sur Poltava monte à 51 morts et 219 blessés

Selon le président ukrainien, deux missiles russes ont touché plusieurs bâtiments de la ville de Poltava, ce mardi 3 septembre, blessant plus de 200 personnes.

C’est l’une des frappes les plus meurtrières depuis le début de la guerre en Ukraine. Au moins 51 personnes ont été tuées et 219 ont été blessées, ce mardi 3 septembre, dans une frappe de missiles russes qui a notamment visé un institut militaire dans la ville de Poltava, dans le centre du pays, a annoncé le président Volodymyr Zelensky. Un premier bilan faisait état de 41 morts et de 180 blessés, et ce dernier risque encore de s’alourdir.

« À 18 heures, 51 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées dans cette attaque », a annoncé le bureau du procureur général d’Ukraine. Le gouverneur régional, Filip Pronine, a ajouté que « jusqu’à 18 personnes pourraient se trouver sous les décombres ».

Selon le président ukrainien, deux missiles balistiques ont touché « un établissement d’enseignement et un hôpital voisin » à Poltava mardi matin. « L’un des bâtiments de l’Institut des communications a été partiellement détruit. Des personnes se sont retrouvées sous les décombres », a-t-il déclaré dans un message vidéo, parlant de cet établissement fondé dans les années 1960 et qui forme des spécialistes des télécommunications militaires.

Une enquête ordonnée par Zelensky

Selon le ministère ukrainien de la Défense, la frappe a eu lieu dans un délai très court entre le moment du déclenchement de l’alerte antiaérienne et l’arrivée des deux missiles. « Ils ont surpris les gens en train d’évacuer vers l’abri souterrain », a-t-il expliqué. « Grâce au travail coordonné des sauveteurs et des médecins, 25 personnes ont été secourues, dont 11 ont pu être dégagées des décombres. Les sauveteurs poursuivent actuellement leur travail », a ajouté le ministère.

Un journaliste de l’Agence France-Presse sur place a vu plusieurs ambulances se dirigeant vers le site atteint, peu après la frappe. Des médias locaux ont diffusé des appels à la population à donner du sang. Des images envoyées sur les réseaux sociaux ont montré un bâtiment de plusieurs étages complètement éventré et des secouristes travaillant au milieu de gravats.

Des blogueurs militaires ukrainiens ont de leur côté affirmé que les missiles avaient pris pour cible une cérémonie militaire officielle en plein air. La députée Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement et très critique du commandement militaire ukrainien, a regretté sur Telegram qu’aucun officier de haut rang n’ait été puni pour avoir mis en danger des groupes de militaires au cours d’incidents similaires par le passé. « Les tragédies se répètent. Quand cela cessera-t-il ? » a-t-elle écrit.

Le président ukrainien a dit avoir ordonné « une enquête complète et rapide » sur les circonstances ayant permis cette attaque russe. Il a aussi promis de tenir la Russie « pour responsable » et une nouvelle fois appelé les alliés occidentaux de Kiev à livrer d’urgence davantage de systèmes de défense antiaérienne et à autoriser l’Ukraine à pouvoir frapper en profondeur le territoire russe avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis.

« La brutalité de Poutine ne connaît pas de limites »

Ce bombardement a été condamné par le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, qui l’a qualifié d’« acte d’agression écœurant dans la guerre odieuse et illégale livrée par (Vladimir) Poutine en Ukraine ».

« La brutalité de Poutine ne connaît pas de limites », a pour sa part estimé son homologue allemande, Annalena Baerbock. La Maison-Blanche a également condamné cette frappe qui témoigne de la « brutalité » du président russe.

Source : lepoint.fr