Tennis : le retour du duel Nadal-Djokovic, Garcia sur sa lancée… Quelques grands enjeux de la saison 2023
La nouvelle saison de tennis débute dimanche avec le tournoi d’Adélaïde, en Australie. L’occasion de faire un tour d’horizon des principales échéances de l’année.
La saison 2022 de tennis s’était terminée avec les victoires, en novembre, de Novak Djokovic et de Caroline Garcia aux Masters masculin et féminin, tournois réunissant respectivement les huit meilleurs joueurs et joueuses du circuit. C’était une performance pour la Française, mais presque une habitude pour le Serbe, sextuple lauréat de l’épreuve.
En 2023, le natif de Belgrade devrait retrouver son plus fidèle rival pour la place de numéro 1 mondial, l’Espagnol Rafael Nadal. Carlos Alcaraz sera-t-il, lui, en mesure de conserver sa couronne, acquise au terme d’une saison 2022 de haute volée ? Et Caroline Garcia continuera-t-elle sur sa lancée ?
Le début, dimanche 1er janvier, du tournoi d’Adélaïde, en Australie, marque le coup d’envoi d’un nouvel exercice tennistique. Petit tour d’horizon des principaux enjeux de la saison.
Le duel Rafael Nadal-Novak Djokovic, saison 13
Voilà plus de douze ans que les deux joueurs dominent le tennis mondial. Si le Serbe mène 30 à 29 dans leurs confrontations, l’Espagnol compte toutefois plus de duels gagnés en Grand Chelem (11, contre 7). Qui, des deux, finira avec le plus de tournois majeurs à son palmarès à la fin de la saison ? Le Majorquin mène pour l’instant les débats avec 22 titres, quand son cadet d’un an en totalise 21.
Présenté comme étant en fin de carrière et malgré des problèmes physiques – l’Espagnol souffre d’une maladie dégénérative au pied –, Rafael Nadal a réalisé en 2022 le doublé Open d’Australie – Roland-Garros. Il ambitionne toutefois d’accroître son avance sur Novak Djokovic dans la course au titre du plus grand tennisman de tous les temps. « Je ne pense pas que ce soit ma dernière fois ici. Je suis heureux de faire ce que je fais. J’aimerais continuer de le faire », a déclaré l’Espagnol mercredi, balayant ainsi l’idée d’une dernière apparition lors de l’Open d’Australie (du 16 au 29 janvier 2023).
Quant au Serbe, il est le joueur le plus attendu de la saison. Et pour cause, l’année 2022 a été des plus singulières, avec une expulsion d’Australie – à cause de sa non-vaccination contre le Covid-19 – l’empêchant de défendre son titre à Melbourne, son absence à l’US Open pour les mêmes raisons et une victoire au tournoi de Wimbledon sans attribution de points ATP à cause de la guerre en Ukraine.
A 35 ans, celui qui est retombé au 5e rang mondial veut rattraper le temps perdu et compte bien récupérer sa place de numéro 1. L’Open d’Australie est l’occasion idéale pour « Nole » de décrocher un 22e sacre et de revenir dans la course au « GOAT » (pour « greatest of all time »).
Attendu comme un futur grand du tennis mondial, Carlos Alcaraz n’a pas déçu. Après avoir décroché un premier succès en Grand Chelem lors de l’US Open 2022, l’Espagnol est devenu, à 19 ans, le plus jeune numéro 1 mondial depuis la création du classement ATP, en 1973. Après sa folle année 2022, il entame une nouvelle saison avec un statut, celui de favori, qu’il lui faudra assumer. « Je ne serai plus le gars qui monte au classement. Je suis déjà là, donc tout va changer et je devrai avoir une autre approche mentalement », a-t-il confié à un quotidien émirati en décembre.
Carlos Alcaraz devra redoubler d’efforts pour se maintenir au sommet, d’autant plus face à un Novak Djokovic revanchard et à un Rafael Nadal qui n’a pas encore fait valoir ses droits à la retraite.
Le prince du tennis mondial devra également se méfier de la nouvelle « next gen ». Sacrés respectivement à Anvers, Naples et Bercy la saison dernière, le Canadien Félix Auger-Aliassime, l’Italien Lorenzo Musetti et le Danois Holger Rune sont, dans le sillage du prodige espagnol, les nouveaux visages d’une génération talentueuse. Ces nouveaux jeunes loups ne sont pas loin de ringardiser la génération des Daniil Medvedev, Alexander Zverev, Stefanos Tsitsipas et autres Matteo Berrettini. Longtemps pressentie pour succéder à l’hégémonie du « Big Three » – Rafael Nadal, Novak Djokovic et Roger Federer, néoretraité –, l’ancienne « next gen » devrait assurément faire preuve d’orgueil si elle ne veut pas se faire distancer.
Caroline Garcia, la locomotive bleue ?
L’année qui débute verra-t-elle le sacre au sommet d’un joueur tricolore ? La question peut paraître incongrue, mais portés par Alizé Cornet et surtout Caroline Garcia, les Français ont retrouvé des couleurs en Grand Chelem, même si la relève tarde toujours à pointer le bout de son nez. Les progrès des jeunes Corentin Moutet (51e) et Luca Van Assche, qui s’est adjugé son premier titre en Challenger (deuxième division du tennis professionnel) au Portugal, sont à noter. Le premier Français au classement ATP est Arthur Rinderknech, qui pointe au 44e rang.
Tout cela est bien maigre au regard des années, finalement assez fastes, des quatre mousquetaires aujourd’hui vieillissants, dont deux d’entre eux – Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon – ont rangé leurs raquettes cette année.
Autrice d’une superbe fin de saison avec une victoire au Masters, Caroline Garcia est finalement la seule susceptible de redorer le blason français. Désormais 4e mondiale, la Lyonnaise ne cache pas ses ambitions. « Le rêve, c’est toujours de remporter un tournoi du Grand Chelem. Il reste des marches à gravir, mais maintenant c’est possible », confiait-elle avant le début de la United Cup, nouvelle compétition par équipes mixtes qui met aux prises dix-huit sélections en Australie jusqu’au 8 janvier.
Avec 395 points seulement à défendre jusqu’au prochain Roland-Garros, la Rhodanienne peut même, dès le premier semestre, améliorer son classement et devenir la dauphine d’Iga Swiatek, l’actuelle reine du tennis. Derrière Caroline Garcia, Alizé Cornet, qui émarge à la 36e place au classement WTA, est l’autre représentante française dans le top 100.
Iga Swiatek, une domination à asseoir
La Polonaise a traversé la saison dernière sur un nuage en remportant huit titres, dont deux en Grand Chelem (Roland-Garros, US Open). Elle a survolé le tennis féminin dans des proportions jamais vues depuis Serena Williams en 2015. La joueuse de 21 ans peut-elle durablement dominer son sport ? De son propre aveu, elle a fini l’année « épuisée mentalement et physiquement ».
Cependant, aucune joueuse ne semble pouvoir contrarier son règne. De la Britannique Emma Raducanu à la Biélorusse Aryna Sabalenka ou encore l’Américaine Cori Gauff, aucune n’arrive à suivre la cadence infernale d’Iga Swiatek. Seule sa dauphine au classement, Ons Jabeur, a su tirer son épingle du jeu la saison dernière.
Première joueuse du monde arabe à remporter un tournoi WTA 1000 à Madrid, la Tunisienne a franchi un cap important en atteignant la finale des tournois de Wimbledon et de l’US Open. Parviendra-t-elle à réaliser son rêve de Grand Chelem ? Iga Swiatek sera sûrement en travers de sa route pour l’en empêcher. A moins que Caroline Garcia ne vienne également jouer les trouble-fête.