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Sahara occidental : les enjeux derrière le virage de l’Espagne qui fâche l’Algérie

Bonne surprise pour le Maroc, mauvaise pour l’Algérie. Le gouvernement espagnol a apporté pour la première fois publiquement, le 18 mars dernier, son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, alors que Madrid avait toujours adopté une position neutre entre Rabat et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Pedro Sanchez s’est aussi fait des ennemis supplémentaires en Espagne, où l’ensemble des formations politiques ont dénoncé son revirement sur la question épineuse de l’ancienne colonie espagnole. Le Premier ministre devrait s’expliquer la semaine prochaine devant les députés afin d’expliquer ce changement de position radical.

Un territoire riche et disputé

Coupé du Nord au Sud depuis les années 1980 par un « mur de défense », comme l’appellent les autorités marocaines qui l’ont érigé, long de 2700 km, le Sahara occidental compte plus d’un demi-million d’habitants. Au coeur de la rivalité entre Rabat et Alger, et même de la rupture diplomatique entre les deux frères ennemis en août dernier, la région recèle une manne économique. Elle bénéficie d’une façade maritime de 1000 kilomètres – ses eaux sont parmi les plus poissonneuses du monde – et de sols riches en phosphate, composant principal des engrais, dont les cours flambent en ce moment.