Economie

Projet de liaison maritime directe entre le Maroc et l’Égypte pour renforcer les échanges

Le Maroc et l’Égypte veulent donner un nouveau souffle à leur coopération commerciale en misant sur une connexion maritime directe. Ce projet vise à surmonter les blocages logistiques actuels et à équilibrer des échanges largement déficitaires pour le Royaume.

Alors que les tensions commerciales entre le Maroc et l’Égypte semblent s’apaiser, les deux pays affichent leur volonté de franchir une nouvelle étape vers une intégration économique plus poussée. L’une des principales initiatives envisagées dans ce sens est la création d’une ligne maritime directe reliant les deux pays, en attendant la réactivation de la route terrestre côtière reliant l’Afrique du Nord.

Le président de la Fédération égyptienne des chambres de commerce, Ahmed El Wakeel, a révélé cette intention à l’issue du forum d’investissement et de commerce maroco-égyptien. Selon lui, la mise en place de ce corridor maritime permettra de faciliter l’accès aux marchés voisins, grâce aux nombreuses zones de libre-échange dont disposent les deux pays. Le Maroc pourrait ainsi servir de plateforme logistique vers l’Afrique de l’Ouest pour les entreprises égyptiennes, tandis que l’Égypte ouvrirait un accès facilité vers l’Est africain et le Moyen-Orient aux opérateurs marocains.

Ce projet de liaison intervient dans un contexte de déséquilibre commercial manifeste. Le Royaume a importé pour plus de 12,5 milliards de dirhams de marchandises égyptiennes en 2024, alors que ses exportations vers Le Caire n’ont pas dépassé 754 millions de dirhams. Pour rétablir un certain équilibre, les autorités marocaines et les acteurs économiques plaident pour une hausse significative des exportations, visant notamment 500 millions de dollars dès l’an prochain.

Parmi les secteurs mis en avant figurent l’automobile, les engrais, les produits agroalimentaires ou encore les concentrés de jus. Le Maroc, premier producteur de véhicules particuliers en Afrique, souhaite par  exporter 1.000 voitures vers l’Égypte en 2025. De leur côté, les entreprises égyptiennes consolident leur présence industrielle au Maroc, avec des projets d’usines dans les domaines de l’ameublement, des équipements sanitaires et de l’irrigation, représentant un investissement de près de 100 millions de dollars.

Les deux gouvernements ont affirmé leur engagement à lever les barrières douanières et administratives qui entravent le commerce bilatéral. Le ministre marocain délégué au commerce extérieur, Omar Hajira, a rappelé que les exportations marocaines ne représentaient que 6 % du volume global des échanges entre les deux pays, un taux jugé insuffisant au vu du potentiel existant.

Dans cette dynamique, la liaison maritime directe pourrait jouer un rôle structurant. Elle permettrait de raccourcir les délais d’acheminement des marchandises, de réduire les coûts logistiques, et surtout de favoriser une circulation plus fluide des biens dans les deux sens. Un pas concret vers le « co-développement », au cœur du discours officiel des deux parties.

Source : fr.hespress.com