OpenAI renonce à devenir une société à but lucratif
Sam Altman, cofondateur et patron du fleuron de l’intelligence artificielle générative, a annoncé mettre un terme au projet controversé de revenir sur sa mission originelle d’organisation à but non lucratif.
OpenAI rétropédale. Le fleuron américain de l’intelligence artificielle (IA) générative est et restera une société à but non lucratif, a annoncé lundi 5 mai son cofondateur et patron Sam Altman, mettant un terme au projet controversé de faire de la quête de bénéfices l’un des objectifs premiers de l’entreprise afin de satisfaire ses investisseurs.
Concrètement, le bras armé d’OpenAI, qui a vu ses revenus exploser depuis le lancement de son robot conversationnel ChatGPT, pourra donc bien réaliser des profits mais restera sous la supervision d’un conseil d’administrateurs.
Un plan officialisé en 2024
« Nous avons pris la décision de rester une société à but non lucratif après avoir écouté des leaders de la société civile et échangé avec les bureaux des procureurs généraux de Californie et du Delaware », a expliqué Sam Altman. Ces deux Etats américains, dans lesquels OpenAI est basée et enregistrée, devaient en effet approuver le plan de la start-up visant à la faire devenir un organisme à but lucratif.
Ce projet était né après une importante crise interne en 2023, durant laquelle des actionnaires avait notamment réclamé de pouvoir faire fructifier leurs investissements dans l’entreprise. L’an dernier, OpenAI avait finalement révélé son intention de passer en deux ans au statut d’organisme à but lucratif.
Une transition dangereuse selon certains
Une annonce qui avait fait grimacer de nombreux observateurs et experts du secteur de l’intelligence artificielle. Ces voix critiques, dont font partie le milliardaire Elon Musk mais également le groupe de Mark Zuckerberg, Meta, qualifiaient cette transition de dangereuse, eu égard au précédent qu’elle pourrait installer dans le monde de l’entreprise, à la puissance des outils d’IA développés par OpenAI et à son intention de favoriser ses actionnaires avant la société civile.
Le projet était en revanche apprécié des investisseurs majeurs de l’entreprise. Dans le cadre d’une levée de fonds record officialisée en mars dernier, la société japonaise SoftBank avait conditionné l’injection de ses quelque 30 milliards de dollars à la bonne réalisation de cette transformation en société à but lucratif. Maintenant que Sam Altman a annoncé l’abandon de ce plan, la somme pourrait passer à 20 milliards de dollars, selon une clause prévue par un document officiel.
Source : usine-digitale.fr