Microsoft aurait l’intention d’implanter ChatGPT dans son moteur de recherche Bing
Microsoft, qui a investi un milliard de dollars en 2019 dans OpenAI, l’entreprise qui a conçu le système conversationnel ChatGPT, chercherait à utiliser les capacités de ce modèle de langage pour enrichir les résultats de son moteur de recherche.
La sensation de la fin d’année, ChatGPT, pourrait bientôt être intégrée aux résultats de recherche de Bing. C’est ce qu’ont indiqué plusieurs sources à The Information et Bloomberg. Le robot conversationnel développé et entraîné par OpenAI, capable de générer du texte en langage naturel et de répondre à des questions posées par les utilisateurs, servirait à améliorer les résultats du moteur de recherche de Microsoft. L’intégration pourrait se faire d’ici la fin du premier trimestre.
Ni Open Ai ni Microsoft n’ont commenté cette information. Mais Microsoft a investi un milliard de dollars en 2019 dans OpenAI, fondé en 2015 par l’ancien patron de l’incubateur Y Combinator et Elon Musk, et cette intégration pourrait lui fournir un retour sur investissement. Fondée à l’origine en tant qu’association à but non lucratif, OpenAI s’est éloignée de ce modèle en créant une branche à « but lucratif plafonné », qui lui permet de commercialiser ses technologies sous licence. Selon le Wall Street Journal, le laboratoire de recherche chercherait actuellement à vendre une partie de ses parts, dans une opération qui le valoriserait 29 milliards de dollars.
Microsoft, partenaire privilégié d’OpenAI
OpenAI développe par ailleurs l’intelligence artificielle génératrice d’images à partir de texte Dall-E, dont Microsoft a déjà annoncé en octobre son intention de l’implanter dans Bing. En 2021, Microsoft avait également annoncé l’intégration du modèle de langage d’OpenAI, GPT-3, dans sa suite logicielle Power Apps pour proposer aux développeurs un outil low-code.
ChatGPT a été ouvert au public le 30 novembre dernier. Sa capacité à répondre à toutes sortes de requêtes, de manière très poyvalente, pourrait permettre à Bing de fournir des résultats autrement qu’avec une simple liste de liens. Le problème étant que ses réponses ne sont pas sourcées ni exemptes d’erreurs factuelles, ou encore de biais algorithmiques. Son co-fondateur Sam Altman le reconnaît lui-même sur Twitter : « ChatGPT est incroyablement limité, mais suffisamment bon dans certains domaines pour créer une fausse impression d’excellence. C’est une erreur de lui faire confiance pour quoi que ce soit d’important à l’heure actuelle. Nous avons beaucoup de travail à faire sur sa robustesse et son exactitude. »
Google prudent mais inquiet
Bing ne détient que 3% de part de marché des moteurs de recherche dans le monde, selon Statcounter. L’objectif serait évidemment de combler une partie de son retard sur Google, qui n’a pas déployé ce type de capacité jusqu’à présent. Ce qui inquiéterait d’ailleurs fortement le patron de sa maison mère Alphabet, Sundar Pichai. Selon le New York Times, ce dernier aurait mobilisé ses troupes en décembre afin de lance de nouveaux produits basés sur l’IA.
Google a lancé en 2021 son propre chatbot, LaMDA, conçu pour pouvoir conduire des dialogues polyvalents, mais celui-ci reste prudemment à un stade expérimental et n’a été ouvert au public cet été que sous forme de démos. C’est la fameuse IA dont un ingénieur de Google, licencié depuis, avait affirmé cet été qu’elle avait développé une « conscience ».
Signalons par ailleurs que ChatGPT est disponible en tant qu’extension au navigateur Chrome de Google.