Maroc

Manal Benchlikha, chanter ses rêves

À seulement 28 ans, la chanteuse s’est imposée comme une star de la scène marocaine et compte bien conquérir d’autres publics à l’international. Elle nous raconte son ascension fulgurante et prend la pose pour TelQuel à Marrakech, sa ville natale.

Le 2 juillet 2022 restera gravé dans la mémoire de Manal Benchlikha. Ce jour-là, la chanteuse marocaine ouvrait le bal de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) féminine organisée à Rabat, en interprétant ses morceaux phares au complexe Moulay Abdellah, juste avant le premier match des Lionnes de l’Atlas. “C’était un immense honneur”, nous confie-t-elle dans son salon à Marrakech.

“Ce qui est extraordinaire, c’est de composer une chanson dans sa chambre derrière quatre murs, et de voir trois ans plus tard un public composé de dizaines de milliers de personnes chanter les paroles en chœur”, se réjouit Manal, des étoiles dans les yeux. Un événement d’ampleur, aux allures de consécration pour une artiste qui rêve en grand.

“Dans 30 ans, j’aimerais que les gens disent : ‘Manal est la première à avoir fait ça’”, espère-t-elle, installée sur un fauteuil derrière lequel trône un de ses deux Africa Music Awards de meilleure artiste féminine. Tête haute, le regard droit, la chanteuse arbore l’air assuré des personnes qui savent ce qu’elles veulent.

Sur une étagère, elle conserve un exemplaire de Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida, un livre publié en marge de l’exposition éponyme organisée par l’Institut du monde arabe à Paris. Des femmes dont le talent et la postériorité l’inspirent. Car dans une époque où la musique et l’art se consomment plus rapidement que jamais, Manal cultive l’ambition de marquer son époque.

Propulsée sur le devant de la scène depuis plusieurs années, son souci du renouvellement demeure constant. “Ce n’est pas parce qu’un style marche une fois, même très bien, qu’il marchera la fois suivante. C’est une erreur de penser sa carrière de cette manière. C’est ce renouvellement qui me permet de continuer d’exister… Et donc de continuer à vivre mon rêve”, affirme-t-elle. Pour ce faire, il faut être doté d’une ambition, mais aussi d’un plan. À seulement 28 ans, Manal Benchlikha possède désormais les deux.