L’Ukraine fait état d’une «attaque massive» sur ses infrastructures énergétiques
L’Ukraine a fait état tôt jeudi d’une « attaque massive » contre ses infrastructures énergétiques et dit avoir dû procéder à des délestages, notamment à Kiev, à un moment où Moscou intensifie sa pression militaire sur le pays après l’élection de Donald Trump.
Alors que les températures avoisinent 0°C, « une fois de plus, le secteur de l’énergie est soumis à une attaque massive de l’ennemi », a déclaré le ministère de l’Énergie sur Facebook. Des coupures de courant d’urgence ont été opérées notamment à Kiev, Odessa et Dnipro, a précisé l’opérateur DTEK. Une alerte aérienne a été déclenchée à l’échelle de tout le pays, l’armée de l’air ukrainienne faisant état de tirs de missiles visant notamment les régions d’Odessa (sud), de Kirovograd (centre), de Kherson (est) et de Mykolaïv (sud).
Pour Kiev, la Russie poursuit « ses tactiques de terreur »
Mardi, la Russie avait annoncé une « réponse » à deux nouvelles frappes ukrainiennes avec des missiles américains ATACMS contre son territoire les jours précédents. La Russie pilonne des zones civiles à travers l’Ukraine depuis le début de son invasion du pays en février 2022 et a accentué ses frappes à l’approche de l’hiver, ciblant notamment les infrastructures énergétiques.
Le chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky a déclaré que ces attaques montraient que la Russie « poursuivait ses tactiques de terreur » et a promis que l’Ukraine riposterait. « Ils ont stocké des missiles pour attaquer les infrastructures ukrainiennes, pour faire la guerre aux civils pendant (…) l’hiver », a affirmé Andriy Yermak dans un message sur Telegram.
Moscou engrange les gains territoriaux
De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir détruit dans la nuit 25 drones ukrainiens au-dessus de la région de Briansk, proche du Belarus, de la Crimée et de la région de Rostov (sud). Sur le front, Moscou engrange les gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie, à moins de deux mois de la prise de fonction du président élu américain.
Mercredi, l’administration du président sortant Joe Biden a appelé Kiev à abaisser l’âge minimum pour la mobilisation militaire à 18 ans au lieu de 25 ans actuellement pour compenser le manque de soldats face à l’avancée des forces russes sur le terrain. Cet appel intervient alors que Donald Trump pourrait adopter une nouvelle approche et pousser Kiev à négocier avec Moscou.
Un haut responsable de l’actuelle administration américaine a déclaré mercredi sous le couvert de l’anonymat que l’Ukraine faisait face à une crise « existentielle » dans le recrutement, avec une réserve de volontaires en baisse, face à un ennemi aux forces plus nombreuses et mieux équipées. « La vérité c’est que l’Ukraine ne mobilise et n’entraîne actuellement pas assez de soldats pour remplacer les pertes sur le champ de bataille et se maintenir face à l’accroissement des forces russes », a-t-il déclaré.
« Nous allons absolument continuer d’envoyer des armes et de l’équipement à l’Ukraine »
Kiev a déjà abaissé cette année l’âge minimum pour la mobilisation de 27 à 25 ans. La Maison Blanche a précisé mercredi que l’aide militaire américaine ne serait en aucun cas conditionnée à un nouvel abaissement. « Nous allons absolument continuer d’envoyer des armes et de l’équipement à l’Ukraine. Nous savons que c’est vital. Mais les effectifs humains le sont tout autant », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Donald Trump de son côté a annoncé mercredi nommer l’ex-général Keith Kellogg, 80 ans, qui a appelé Kiev à plusieurs concessions, comme émissaire pour mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. « Ensemble, nous obtiendrons la paix par la force et nous rendrons l’Amérique et le monde sûrs à nouveau! », a écrit le président élu dans une publication sur son réseau Truth Social.
Donald Trump promet de régler la guerre avant même de prêter serment en janvier
Très critique des milliards de dollars débloqués par les États-Unis pour l’Ukraine, Donald Trump a promis de régler la guerre entre Kiev et Moscou avant même de prêter serment en janvier — sans jamais expliquer comment.
Dans une note publiée en avril, M. Kellogg avait souligné que « toute future aide militaire américaine exigera de l’Ukraine qu’elle participe à des pourparlers de paix avec la Russie ». Il avait également appelé à « reporter l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan pour une période prolongée » afin de « convaincre (le président russe Vladimir) Poutine de participer aux pourparlers de paix ».
La Russie bénéficie dans sa percée actuelle de l’aide de la Corée du Nord, qui selon les autorités américaines, a déployé des milliers d’hommes et fournit des armes à Moscou. Dans ce contexte, la Corée du Sud et l’Ukraine ont convenu de partager leurs informations sur le déploiement de troupes nord-coréennes en Russie, a annoncé Séoul mercredi.
Source : europe1.fr