Techonologie

Kawasaki lève le voile sur Corleo, un robot quadrupède à hydrogène

La multinationale japonaise a présenté un drôle de véhicule aux allures de félin, propulsé par une pile à combustible alimentée par hydrogène. Doté de quatre pattes fonctionnant de manière autonome, ce robot est conçu comme une alternative aux motos afin d’accéder aux zones les plus accidentées.

Nom de code : Corleo. À l’occasion d’une conférence sur l’Exposition universelle 2025, qui se tiendra à Osaka (Japon) début avril, le fabricant de motos Kawasaki a dévoilé son dernier véhicule, pour le moins original : un robot quadrupède, inspiré de mouvements d’animaux, capable de transporter un passager et de se déplacer dans des zones accidentées (montagneuses et près de zones d’eau, notamment).

Des systèmes d’identification d’obstacles et d’adaptation d’itinéraire

Les quatre pattes du véhicule fonctionnent indépendamment l’une de l’autre, permettant au robot de se mouvoir facilement sur des terrains escarpés. “Le support arrière peut pivoter indépendamment du support avant, ce qui lui permet d’absorber les chocs lors de la marche et de la course, explique Kawasaki. De plus, lors de la montée des marches, le conducteur peut adopter une posture qui évite de regarder vers le haut et facilite la surveillance de l’état de la route.” Ces pattes sont enfin équipées de sabots antidérapants, constituant un avantage considérable par rapport aux roues des motos dans les prairies et terrains rocailleux.

Corleo (“Core Logic Enhanced Organism”) intègre en outre de nombreux systèmes d’intelligence artificielle. L’appareil est doté d’un réseau de neurones assimilant des milliers de données par secondes, ce qui lui permet d’identifier tel ou tel obstacle, d’adapter son itinéraire et même de réagir à des commandes humaines. Le véhicule comprend également plusieurs fonctionnalités de traitement du langage naturel (NLP) et de reconnaissance faciale, qui lui donne la possibilité d’assimiler le ton de la voix et de réagir avec empathie.

Des repères projetés sur la chaussée pour la conduite nocturne

D’autres outils intelligents ont été ajoutés au tableau de bord, qui, en plus d’afficher les informations classiques (carburant, itinéraire, etc…) améliore la conduite de nuit “en projetant des repères sur la chaussée”, précise Kawasaki sur une page de présentation. Cet affichage tête haute donne aussi des informations sur la stabilité des mouvements. Les robots sont conçus pour se coordonner avec d’autres appareils Corleo, d’autres robots ou drones, ce qui peut s’avérer utile en cas de situations extrêmes dans des terrains hostiles (recherche de survivants, par exemple).

L’une des principales innovations de l’appareil réside dans son mode d’alimentation, avec un moteur à hydrogène de 150 cm3. “L’hydrogène est fourni par une bouteille montée à l’arrière, ajoute Kawasaki. L’électricité produite alimente les moteurs installés sur chacun des quatre bras.” Plusieurs cas d’usage du robot sont envisagés, notamment dans la livraison (dernier kilomètre pour les chemins difficiles d’accès), dans le domaine militaire (surveillance, transport d’équipement) et agricole, ou encore pour des opérations de sauvetage.

Commercialisation prévue pour 2050

Ne vous attendez toutefois pas à voir des robots Corleo en service de sitôt. La multinationale japonaise n’a pas donné de calendrier sur le projet, évoquant simplement une commercialisation potentielle pour… 2050. Toujours est-il que pour l’heure, le robot à 4 pattes de Kawasaki promet des performances bien supérieures aux systèmes de ses rivaux. Son mode d’énergie particulier permet de porter la durée d’exécution de la pile à 8 à 12 heures, loin devant les batteries au lithium du Spot de Boston Dynamics (90 minutes) et de l’ANYmal de la start-up suisse ANYbotics (2 heures). Kawasaki avance aussi un transport de charge utile allant au-delà de 40 kg, contre 10 à 14kg pour ses concurrents.

Source : usine-digitale.fr