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Finale du Top 14 : Montpellier surclasse Castres et s’offre son premier titre de champion de France

Grâce à une première période de haut vol, le Montpellier Hérault Rugby a largement dominé le Castres Olympique (29-10), vendredi, au Stade de France, pour remporter le premier bouclier de Brennus de son histoire.

Montpellier n’est plus seulement de retour au plus haut niveau du rugby français, il trône à son sommet. Plus d’un an après les frayeurs de la relégation en deuxième division, le Montpellier Hérault Rugby (MHR) a écrit, vendredi 24 juin, la plus belle page de sa jeune histoire en remportant son premier titre de champion de France. Au Stade de France, le MHR a survolé cette finale de Top 14 face à Castres (29-10) pour succéder au Stade toulousain.

Il restait encore dix minutes à jouer quand le banc montpelliérain a commencé à se congratuler. En tribunes pour son dernier match avant la retraite, l’enfant du club Fulgence Ouedraogo (35 ans) est descendu sur le bord de la pelouse pour enlacer son coéquipier Benoît Paillaugue (34 ans), les larmes aux yeux, qui évoluera la saison prochaine sous le maillot de Toulon. Un peu plus loin, l’autre futur retraité Guilhem Guirado (36 ans) était tout sourire, heureux de conquérir son deuxième bouclier de Brennus, après celui de 2009 avec Perpignan.

« C’est très émouvant, c’est quelque chose qu’il faut graver dans nos mémoires, confiait le capitaine Yacouba Camara sur Canal+. Maintenant qu’on a ce bouclier, on est plus que des frères ou des amis, on est une famille. Tout le monde sait qu’il faut toucher le fond pour pouvoir remonter, et on l’a fait. On a traversé des moments difficiles et ce groupe a un mental d’acier. »

Un premier quart d’heure de folie

« C’est confus, c’est fouillis, je pense que je ne réalise pas du tout. On est les premiers, on sera toujours les premiers, on courrait après ça depuis tant d’années, analysait Benoît Paillaugue. Tu m’aurais dit ça en début de saison, je ne sais pas si j’aurais rigolé, mais j’aurais dit “essayons d’être dans les six premiers”. C’est la récompense d’un effectif, d’un club, d’un président, de tous ceux qui sont passés avant nous. C’est beau de gagner un titre. On s’est fait cracher dessus, apparemment, on n’avait pas d’identité. On a dit beaucoup de choses, à tort ou à raison. On a voulu effacer tout ça, mais je pense que Montpellier sera un peu plus respecté. »

A vrai dire, le MHR aurait pu célébrer la victoire après seulement un quart d’heure de jeu. Décriés avant la finale pour leur jeu basé sur la puissance de leurs avants, les Montpelliérains ont prouvé dans les quinze premières minutes qu’ils avaient aussi des qualités offensives à faire valoir. Ils ne voulaient pas revivre leurs deux dernières finales perdues contre Toulouse en 2011 (15-10) et surtout face au Castres Olympique (CO) en 2018 (29-13).

D’abord réalistes, en inscrivant le premier essai par Arthur Vincent à la suite d’une contre-attaque et d’une erreur castraise (6e), les Héraultais ont doublé la mise grâce à Florian Verhaeghe (11e). Deux minutes plus tard, une merveille de lancement offensif conclu en coin par Anthony Bouthier (13e) permettait aux hommes de Philippe Saint-André de creuser l’écart (20-0).

D’un côté, Montpellier déroulait son jeu, de l’autre, Castres accumulait erreur sur erreur dans un début de match cauchemardesque, symbolisé par la sortie précoce sur blessure de son maître à jouer, Benjamin Urdapilleta. Pénalité ratée, pénaltouche manquée, ballon perdu à l’approche de la ligne et multiples maladresses : le CO avait la tête à l’envers.

Une défense héroïque

Les Castrais ont peu à peu réussi à s’extirper du marasme en deuxième période en acculant Montpellier sur sa ligne d’en-but. Mais le MHR est revenu à ses fondamentaux, déjà aperçus contre Bordeaux-Bègles en demi-finales (19-10), une défense héroïque pour frustrer l’adversaire. Le CO a franchi la ligne d’en-but adverse à trois reprises en moins de dix minutes en début de seconde période, sans réussir à aplatir une seule fois, notamment en raison de l’abnégation de l’Anglais Zach Mercer.

Il aura fallu attendre la fin de match pour que les Tarnais débloquent, enfin, leur compteur par Vilimoni Botitu (26-10, 75e). Un essai pour l’honneur. Pendant ce temps, Montpellier était déjà à la fête depuis cinq minutes pour le plus grand bonheur de son président, Mohel Altrad, et de Philippe Saint-André, qui décroche lui aussi son premier Brennus. La fête ne faisait que commencer pour les Montpelliérains, qui auront un nouveau statut à défendre la saison prochaine.