En Chine, les élèves sont surveillés par des stylos connectés
À la rentrée scolaire chinoise à la fin du mois d’août, les professeurs recevront en direct la prise de notes des élèves en classe.
Les dessins sur un coin du cahier, c’est terminé. Des établissements du primaire et du secondaire en Chine distribuent à leurs élèves des stylos intelligents. À l’aide d’une mini-caméra, ils sont en mesure de filmer la prise de notes des enfants et de les envoyer en temps réel aux professeurs.
Leur distribution sera gratuite et généralisée pour la prochaine rentrée scolaire, fin août. Avec cela, les enseignants s’assurent que leurs élèves en classe sont attentifs, travaillent et ne se laissent pas aller aux gribouillages ou autres rêveries. Hors classe, c’est aussi le moyen de télécharger les devoirs pour les corriger. Ils sont stockés dans un cloud, permettant de garder une trace des écrits.
En dehors de l’école, pas de répit
Selon le journal du Sichuan (sud-ouest) Chengdu Shangabo, dès la fin de juillet, une enseignante de l’île de Haïnan au sud de la Chine, aurait distribué des stylos connectés aux élèves pour qu’ils réalisent leurs devoirs d’été. Lorsqu’un enfant écrit, une notification est envoyée au professeur pour l’informer qu’il est en train de travailler. Cela doit permettre de connaître le temps de travail et celui mis pour répondre à une question. Les enseignants pourront établir des statistiques pour savoir sur quels aspects ils doivent concentrer leurs explications.
Selon l’avis du ministère de l’Éducation chinois, ce dispositif aide au «renforcement de la gestion des devoirs dans les écoles. Les enseignants doivent corriger entièrement tous les devoirs (…) et encourager l’utilisation scientifique d’outils informatiques pour l’analyse et le diagnostic des devoirs».
Le journal a toutefois précisé que la pratique était déjà répandue dans certaines zones de Shanghaï et des provinces de Yunnan. Sur internet, une élève a confié dans un post «je suis surveillée (…) j’ai perdu la joie des vacances d’été». Largement relayé, ce post a provoqué quelques réactions. Certains chinois souhaitent acheter ces stylos à leur petit frère ou petite sœur, d’autres estiment que l’école créée une entrave à la liberté des élèves.