Techonologie

Les États-Unis serrent la vis face aux équipementiers télécoms chinois

Le régulateur des télécoms américain a durci les règles concernant l’interdiction sur son sol des équipements fabriqués par Huawei, ZTE et trois autres sociétés chinoises, pour des raisons de sécurité nationale.

Les États-Unis ont fait un pas de plus vers le protectionnisme le 25 novembre, sur fond de protection de la sécurité nationale. Le régulateur américain des télécoms, la FCC, a annoncé un décret interdisant l’importation et la vente d’équipements et de services télécoms « considérés comme posant un risque inacceptable à la sécurité nationale », fournis par des entreprises chinoises. Cela inclut Huawei, ZTE, Hytera Communications, Hangzhou Hikvision Digital Technology, et Dahua Technology.

Le décret concerne les futures autorisations de mise sur le marché des équipements fournis aux opérateurs télécoms, mais également les dispositifs de vidéosurveillance par exemple. Selon les déclarations du commissaire de la FCC Brendan Carr, cette décision remporte un « large soutien bipartisan » au sein du Congrès américain.

Escalade protectionniste

Les États-Unis justifient leur position par les risques d’espionnage et de collecte de données personnelles par la Chine, à travers le réseau de communications 5G. Le décret fait suite à la directive « Secure Equipment Act » votée en 2021. Mais dès 2020, l’administration Trump avait pris des mesures de rétorsion à l’encontre de Huawei et de ses sous-traitants, bloquant leur utilisation de composants technologiques fabriqués aux États-Unis, ce qui a écarté Huawei du marché des smartphones outre-Atlantique. Cette année, le Canada a rejoint son voisin pour empêcher Huawei d’accéder à son marché des réseaux 5G.

La FCC n’écarte pas, désormais, la possibilité de revenir sur les autorisations concernant les produits chinois déjà commercialisés sur le sol américain. La vigilance de la FCC s’étend également aux câbles sous-marins et à l’internet des objets, qui pourrait faire l’objet de futures décisions. Par ailleurs, en octobre, les États-Unis ont renforcé leurs restrictions relatives à l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine.