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RDC : plus de 150 morts en deux semaines en Ituri, selon l’ONU

Après une décennie d’accalmie, le conflit meurtrier entre Hema et Lendu avait repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d’un million et demi de personnes et la mort de plusieurs milliers d’autres.

Les massacres continuent en Ituri, province du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), où plus de 150 civils ont été tués depuis le début du mois a déploré, mardi 18 avril, le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA).

Dans son dernier rapport trimestriel, fin mars, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, chiffrait à 485 le nombre de civils tués depuis début décembre 2022 dans cette province riche en or et en proie aux violences de plusieurs groupes armés. Parmi eux figurent la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) qui prétend défendre la tribu Lendu, et la milice rivale Zaïre qui dit protéger les Hema. La province est aussi la cible d’attaques des Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées au groupe djihadiste Etat islamique.

Durant les deux premières semaines d’avril, l’OCHA-RDC note une « persistance des attaques contre les civils dans trois territoires distincts » (Djugu, Irumu, Mambasa) où, selon des sources humanitaires et les autorités locales, « des attaques armées ont fait environ 150 morts ». Depuis le début du mois, la localité de Komanda en territoire d’Irumu « est devenue le refuge de milliers de personnes fuyant l’insécurité généralisée » dans la chefferie (regroupement de villages) de Walese Vonkutu, ajoute OCHA.

« Grand besoin d’aide »

L’OCHA signale aussi des attaques contre les infrastructures de base, notamment contre le centre de santé de Rimba (territoire de Mahagi), « saccagé le 12 avril par des éléments armés ». « La situation sécuritaire en Ituri reste très préoccupante en raison des attaques qui se poursuivent contre les civils. Ces attaques laissent les communautés dans un grand besoin d’aide et de protection », a commenté à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l’ONU, Antonio Guterres. Il a notamment précisé que sur les plus de 150 morts depuis début avril, plus de 55 civils avaient été tués et d’autres blessés en une seule journée vendredi dans le territoire Djugu, citant des chiffres des autorités locales.

Assurant de la volonté de l’ONU et de ses partenaires d’aider les populations dans une province où 1,6 million de personnes ont dû fuir leur maison, il a noté que « la distribution de l’aide pouvait être retardée dans les zones touchées par les récentes attaques ». « Les autorités doivent renforcer les mesures de protection des civils », a-t-il plaidé.