Rachat d’Activision par Microsoft : vers une enquête approfondie de l’UE
Microsoft n’a pas pris la peine répondre aux inquiétudes des services antitrust de l’Union européenne à propos de son rachat d’Activision Blizzard, l’un des plus grands éditeurs de jeux vidéo au monde. Bruxelles devrait vraisemblablement ouvrir une enquête approfondie sur cette transaction de 69 milliards de dollars.
Microsoft a raté la date butoir. Le géant américain avait jusqu’à minuit lundi soir pour essayer de rassurer les services antitrust de la Commission européenne à propos de son acquisition de l’entreprise américaine derrière les jeux « Call of Duty » ou « World of Warcraft », Activision Blizzard, pour la somme de 69 milliards de dollars. Mais Microsoft ne s’est pas donné la peine de répondre à leurs préoccupations, ont appris Politico et Reuters.
En janvier dernier, la firme de Redmond avait annoncé sa volonté d’acquérir ce géant regroupant de nombreux studios de développement de jeux vidéo, ainsi que son espoir de finaliser l’opération d’ici à 2023 — ce qui permettrait à Microsoft de prendre la troisième place dans l’industrie du gaming en matière de revenus, après le Chinois Tencent et le Japonais Sony.
Microsoft a déclaré qu’il continuait à travailler avec la Commission sur les prochaines étapes et à répondre à toute préoccupation valide du secteur. « Sony, en tant que leader du secteur, dit s’inquiéter pour Call of Duty, mais nous avons dit que nous nous engageons à rendre un jeu identique disponible le même jour sur Xbox et PlayStation », a déclaré l’entreprise dans un communiqué. Sony s’inquiétait notamment que Microsoft, à l’origine de la Xbox, ne rende la franchise exclusive à sa propre console.
L’Arabie Saoudite et le Brésil ont déjà dit oui
La Commission européenne doit finaliser son enquête préliminaire le 8 novembre prochain, mais tout laisse penser qu’elle ne devrait pas s’arrêter là et qu’elle ouvrira une enquête approfondie — ce qui explique peut-être l’absence d’engagements de Microsoft à ce stade, conscient qu’il n’échappera pas à une investigation plus formelle.
Le régulateur européen n’est pas le seul à se pencher sur cette fusion. En septembre, le gendarme britannique de la concurrence a également ouvert une procédure qui devrait aboutir le 1er mars 2023, selon ses propres prévisions. Les États-Unis, la Nouvelle-Zélande ou encore le Japon, entre autres, sont aussi sur le coup. Pour l’heure, seuls l’Arabie Saoudite, en août, et le Brésil, en octobre, ont donné leur feu vert sans exiger de mesures correctives particulières.