Techonologie

Pour respecter le RGPD, Meta lance un abonnement payant à Facebook et Instagram en Europe

Les internautes européens pourront surfer sur Facebook et Instagram sans aucune publicité, à condition de payer au moins 10 euros par mois.

L’idée a longtemps été rejetée par Mark Zuckerberg. Mais devant les contraintes imposées par la législation européenne, Meta va finalement lancer un abonnement payant permettant de surfer sur Facebook et Instagram sans aucune publicité. Cette offre sera disponible en novembre dans 31 pays européens (les 27 pays de l’UE, la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein).

Pour en profiter, les internautes européens devront verser 10 euros par mois s’ils s’abonnent depuis un ordinateur. Et 13 euros s’ils le font depuis un smartphone, afin de tenir compte des commissions prélevées par Apple et Google. A partir de mars, il faudra également ajouter 6 euros de plus par mois pour profiter de cet abonnement à la fois sur Facebook et Instagram.

Plus cher que Twitter

Ce tarif est à comparer aux 16 dollars (15,1 euros) facturés depuis la semaine dernière par X pour échapper aux publicités et bénéficier de fonctionnalités supplémentaires. Il permettra à Meta de compenser le manque à gagner. En Europe, le groupe génère en effet entre 5 et 6 euros de recettes publicitaires par mois et par utilisateur sur Facebook – le revenu moyen sur Instagram n’est pas publié.

Ce nouvel abonnement doit surtout permettre au groupe américain de respecter le Règlement général sur la protection des données (RGPD) sans provoquer une chute du chiffre d’affaires. Le texte impose de recueillir le consentement des internautes avant d’utiliser leurs données personnelles à des fins publicitaires.

Subterfuge invalidé

Face à cette nouvelle contrainte, Facebook et Instagram avaient alors simplement modifié leurs conditions générales d’utilisation, forçant ainsi leurs utilisateurs à accepter la publicité ciblée, généralement sans même le savoir. Mais ce subterfuge avait été jugé illégal par le Comité européen de la protection des données (CEPD), qui regroupent l’ensemble des Cnil européennes. Meta avait alors été sanctionné d’une amende de 390 millions d’euros.

Après le verdict des Cnil européennes, il était impensable pour le groupe d’offrir un consentement classique, car de nombreux internautes auraient refusé l’utilisation de leurs données personnelles – comme c’est le cas pour le pistage publicitaire sur iOS. Meta aurait alors été dans l’incapacité de leur proposer des publicités ciblées, vendues plus bien plus cher que les autres. Et aurait donc accusé une chute, potentiellement importante, de son chiffre d’affaires.

« Tarif raisonnable »

Ces derniers mois, Meta a mené des discussions avec les régulateurs européens, notamment la Data Protection Commission irlandaise, son autorité de référence dans le cadre du guichet unique européen. La question est désormais de savoir si cette alternative sera jugée satisfaisante par les autorités de protection des données.

Dans un dossier similaire – les “cookies wall” mis en place par plusieurs sites –, la Cnil semble avoir ouvert la voie. Elle a en effet estimé que les “contreparties monétaires” peuvent “constituer une alternative au consentement”. Mais elle a aussi souligné qu’elles devaient être proposées à un “tarif raisonnable”, afin d’offrir un “véritable choix” aux internautes. Autrement dit : Meta devra simplement convaincre que ses tarifs sont abordables.

Source : usine-digitale.fr