Meta signe un accord de licence avec Reuters pour alimenter son chatbot
Les chatbots, gourmands en données, ont besoin d’être alimentés régulièrement pour être plus performants et pouvoir recracher du contenu sur les dernières actualités. Dans ce contexte, Meta s’est tourné vers Reuters pour accéder aux contenus produits par l’agence de presse et nourrir son assistant Meta AI déployé sur l’ensemble de ses réseaux sociaux.
OpenAI n’est pas le seul à multiplier les accords dans le secteur des médias pour alimenter ses modèles d’intelligence artificielle en contenus fiables et variés. Meta a récemment fait de même en annonçant la signature d’un accord de licence pluriannuel avec l’agence de presse Thomson Reuters.
Il s’agit pour la firme de Zuckerberg de nourrir son chatbot d’IA « Meta AI » avec les contenus produits par Reuters afin que ce dernier puisse répondre aux questions des utilisateurs en temps réel sur les nouvelles et les événements actuels, avec des liens renvoyant aux contenus de l’agence de presse.
Reuters rémunéré pour l’accès à ses contenus
Si l’on ne connaît pas les détails financiers du partenariat, il convient de noter qu’il s’agit du premier accord dans le domaine de l’information depuis des années pour la firme californienne. De son côté, Reuters est resté relativement discret, se contentant de cette déclaration par voie de communiqué.
« Nous pouvons confirmer que Reuters a conclu des partenariats avec des fournisseurs de technologie pour accorder des licences sur notre contenu d’actualité fiable et basé sur des faits afin d’alimenter leurs plateformes d’IA. Les termes de ces accords restent confidentiels ». Reuters a par ailleurs déjà conclu un partenariat de vérification des faits avec Meta, qui a débuté en 2020.
Meta AI, le chatbot dopé à l’IA interdit en Europe
Cette décision intervient par ailleurs à un moment critique pour la société mère de Facebook et Instagram. En effet, en raison de vives critiques émises par les régulateurs et les éditeurs de presse quant à la désinformation qui circule sur ses réseaux, la firme a réduit le contenu des actualités sur ses services. Pour rappel, Meta AI, le chatbot de l’entreprise, a été dévoilé pour la première fois en septembre 2023. Ce nouvel assistant basé sur le LLM maison, Llama 3, est disponible sur l’ensemble de ses services, notamment Facebook, Whatsapp et Instagram.
Après un lancement aux Etats-Unis, le géant des réseaux sociaux a annoncé début octobre le déploiement de son assistant IA dans six nouveaux pays, incluant le Brésil et le Royaume-Uni. Sa feuille de route prévoit un déploiement progressif dans 43 pays à terme et une disponibilité dans une douzaine de langues. Mais les utilisateurs européens de Facebook, Instagram et WhatsApp ne pourront pas accéder à ces dernières fonctionnalités.
Le marché reste boudé par la firme de Menlo Park qui le juge trop compliqué en raison des réglementations existantes et à venir. Si Meta se cache derrière cette raison, rappelons que l’origine du problème est légèrement différente : l’UE, qui s’attèle à protéger les données personnelles de ses ressortissants, a rappelé plusieurs fois à l’ordre la firme américaine. Ainsi, Meta a fait le choix de s’asseoir sur plus de 449 millions d’utilisateurs potentiels plutôt que de s’adapter à la législation.
Source : usine-digitale.fr