Meta lance son service d’intelligence artificielle générative en Europe… mais sans la création d’images
Une version partielle de l’assistant Meta AI va progressivement être déployée sur toutes les applications du groupe américain, Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp.
Plus d’un an après sa sortie aux États-Unis, le géant américain Meta lance dans l’Union européenne son assistant d’intelligence artificielle (IA) générative, jeudi 20 mars 2025. Meta AI sera progressivement proposé sur toutes ses applications : Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. Mais cette version européenne est amputée de plusieurs fonctionnalités présentes ailleurs dans le monde. «Il nous a fallu plus de temps que prévu pour déployer notre technologie d’IA en Europe, car nous continuons à naviguer dans un système réglementaire européen complexe, mais nous sommes heureux d’y être enfin parvenus», a expliqué l’entreprise dans un communiqué.
Dévoilé aux États-Unis en septembre 2023 puis généralisé en avril 2024 sur l’ensemble des applications du groupe, Meta AI est un outil d’IA générative qui répond aux questions des utilisateurs en générant des textes et des images, comme ChatGPT de son concurrent OpenAI. Il a par ailleurs accès à des moteurs de recherche sur internet. Il permet ainsi «d’approfondir des sujets d’actualité ou obtenir de l’aide pour un tutoriel» mais peut aussi aider à planifier un voyage.
Version adaptée à l’Europe
Meta avait jusqu’ici suspendu son déploiement dans l’UE, affirmant manquer de visibilité quant à l’interprétation par les autorités européennes des différentes lois qui encadrent les nouvelles technologies, comme le règlement général sur la protection des données (RGPD) et ceux sur les marchés numériques et sur l’IA. Son PDG, Mark Zuckerberg, avait ainsi fustigé dans une tribune l’été dernier, co-signée avec le PDG de Spotify Daniel Ek, un cadre réglementaire européen «fragmenté» aux «mises en œuvre incohérentes» qui «freinait l’innovation et les développeurs».
Après moult tractations avec les régulateurs, Meta propose finalement aux consommateurs européens une interface centrée uniquement sur la génération de texte. Contrairement aux versions disponibles aux États-Unis et dans les pays non européens, il n’est pas possible d’utiliser Meta AI pour générer des images ou éditer des photos. Autre point important : Meta AI, qui sera disponible dans six langues, n’a pas été entraîné sur des données d’utilisateurs européens.
Meta entend déployer son assistant dans 41 pays européens, dont la France et l’Allemagne, ainsi que 21 territoires d’outre-mer européens, de façon progressive au cours des prochaines semaines.
Comme les autres géants de la Silicon Valley, il a fait de l’IA une priorité et prévoit d’investir entre 60 et 65 milliards de dollars cette année, en bonne partie dans des centres de données, des serveurs et des infrastructures de réseau, essentiels au développement de cette technologie. «Je m’attends à ce qu’un assistant IA dépasse le milliard d’utilisateurs cette année et, pour moi, ce sera Meta AI», a déclaré Mark Zuckerberg lors de la présentation des résultats annuels de son entreprise, fin janvier. «Une fois qu’un service atteint cette échelle», a-t-il ajouté, «il acquiert généralement une avance durable».
Meta revendique pour le moment 700 millions d’utilisateurs actifs par mois pour son assistant, qui devrait devenir une application à part entière aux États-Unis, selon plusieurs médias américains, afin de concurrencer directement ChatGPT, Gemini de Google ou Claude d’Anthropic.
Source : lefigaro.fr