Les Etats-Unis veulent forcer Google à vendre Chrome
Le département américain de la Justice estime que cette mesure permettrait de relancer la concurrence dans le domaine de la recherche en ligne. Google a été reconnu coupable cet été d’abus de position dominante.
La menace se rapproche pour Google. Condamné cet été pour abus de position dominante dans la recherche en ligne, le géant de Mountain View pourrait bien être contraint de revendre son navigateur Internet Chrome, de très loin le plus utilisé dans le monde. Selon Bloomberg, cette hypothèse fait en tout cas partie des remèdes que va réclamer le département américain de la Justice.
En revanche, celui-ci n’a pas demandé la vente d’Android. Mais simplement que le système d’exploitation mobile ne soit plus “couplé” avec les autres services de Google, comme la barre de recherche ou la boutique d’applications Play Store. Autrement dit : ces derniers ne devront plus être installés par défaut sur chaque smartphone Android.
En août, la justice avait estimé que Chrome et Android représentaient un avantage concurrentiel significatif pour le moteur de recherche, lui permettant ainsi de maintenir son hégémonie. Aux Etats-Unis, Google capte près de 90% du marché de la recherche en ligne. Les deux mesures proposées doivent ainsi permettre à ses concurrents de mieux rivaliser.
Sauvé par Trump ?
La décision reviendra au juge chargé du dossier. Une audience est prévue en avril. Et son verdict sera rendu en août. Google a déjà annoncé son intention de faire appel de sa condamnation. Il demandera aussi très certainement que les mesures correctives ne soient pas appliquées avant la fin de cette procédure.
En outre, l’administration américaine va changer, suite à la victoire de Donald Trump lors de l’élection présidentielle de début novembre. Lors de la campagne, le futur locataire de la Maison Blanche s’est prononcé contre un démantèlement de Google. Les futures responsables du DOJ pourraient donc ne plus réclamer la vente de Chrome.
Plus d’accords commerciaux
Le département de la Justice va aussi demander l’interdiction des accords commerciaux signés notamment avec Apple, Samsung et Mozilla, le concepteur de Firefox, pour s’assurer d’être le moteur par défaut de leur navigateur Internet. Autre mesure : forcer Google à partager certaines de ses données avec ses rivaux, en particulier son index de recherche, qui recense toutes les pages Web que ses robots ont répertoriées.
Enfin, les autorités américaines veulent permettre aux éditeurs de sites Web de refuser que le contenu de leurs sites Internet soit utilisé pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle générative de Google. Ou pour alimenter son nouveau module “AI Overviews”, qui propose des réponses générées par une IA pour certaines questions.
En août, le groupe américain avait été reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles. Le juge avait estimé qu’il avait ainsi pu maintenir illégalement son quasi-monopole dans la recherche en ligne grâce à ses autres produits et sa puissance financière. Cela lui avait permis “d’augmenter les prix des publicités textuelles (les résultats de recherche sponsorisés, NDLR) sans aucune contrainte concurrentielle significative”.
Source : usine-digitale.fr