L’éditeur de presse américain Penske Media poursuit Google pour ses résumés générés par IA
Dévoilée en mai 2024 et baptisée en anglais AI Overviews, cette fonctionnalité du moteur de recherche de Google permet d’afficher une courte réponse générée par IA juste en-dessous de la barre de recherche, soit avant les premiers résultats. Ce qui, selon des éditeurs de presse, revient à détourner leur trafic et à diminuer leurs revenus.
Dans les tribunaux américains, les jours passent et se ressemblent. Depuis l’avènement du robot conversationnel ChatGPT d’OpenAI, on ne compte plus les entreprises de presse qui ont porté plainte contre des start-up spécialistes de l’intelligence artificielle (IA) générative. A chaque fois, les accusations sont identiques : les contenus informationnels créés par ces médias seraient spoliés illégalement et serviraient à entraîner les systèmes d’IA et à générer des réponses sur l’actualité. Google est le dernier géant de la tech à être poursuivi, cette fois par Penske Media, un puissant groupe médiatique basé à Los Angeles, aux Etats-Unis.
« Des effets profondément néfastes » sur l’information
Dans sa plainte, déposée vendredi 12 septembre devant la cour fédérale du district de Columbia, l’entreprise, qui possède et édite notamment les titres Variety, Deadline, Rolling Stone Magazine et The Hollywood Reporter, s’en prend directement aux AI Overviews de Google. Dévoilée en mai 2024, cette fonctionnalité du moteur de recherche permet d’afficher une courte réponse générée par IA juste en-dessous de la barre de recherche, soit avant les premiers résultats. Toujours indisponible en France, cette réponse automatisée est la synthèse d’informations trouvées sur les pages indexées par le moteur, y compris celles de titres de presse.
Un système qui déplaît fortement à Penske Media, qui y voit un manque à gagner pour ses portails d’information. « Détourner et décourager de cette manière le trafic des utilisateurs vers les sites web de [Penske Media] et d’autres éditeurs aura des effets profondément néfastes sur la qualité et la quantité globales des informations accessibles sur Internet », peut-on lire dans la plainte, citée par The Wall Street Journal. L’entreprise, qui affirme que ses revenus liés au trafic de ses sites ont diminué, réclame une injonction contre Google, ainsi que des dommages-intérêts qui n’ont pas été précisés à ce stade.
D’autres plaintes contre Google
La filiale d’Alphabet jure de son côté que ses résumés par IA améliorent la qualité de la recherche pour les internautes et qu’ils citent à chaque fois leurs sources d’information, renvoyant ainsi vers de très nombreux sites web. Ce à quoi les éditeurs de presse répondent que les utilisateurs de Google n’ont plus vraiment besoin de se rendre sur les sites en question après que l’essentiel de l’information a été digéré pour eux. Pas de quoi convaincre le géant américain de la tech, qui a dit au Wall Street Journal se préparer à se « défendre contre ces accusations sans fondement ».
Mais Penske Media n’est pas le seul groupe à se plaindre de ces résumés par IA. Toujours aux Etats-Unis, un journal local, le Helena World Chronicle, a déposé un projet de recours collectif contre Google. Plus récemment, en juillet, et de l’autre côté de l’Atlantique, c’est l’Independant Publishers Alliance (IPA), une organisation basée au Royaume-Uni, qui a déposé une plainte antitrust auprès de la Commission européenne, dénonçant un sytème enfermant pour les éditeurs, qui « n’ont pas la possibilité de refuser que leur contenu soit ingéré pour l’entraînement du LLM de Google et/ou qu’il soit exploré pour les résumés, sans perdre leur capacité à apparaître dans la page générale de résultats de recherche ».
Source : usine-digitale.fr