Le roi Charles III accueilli en grande pompe pour sa visite d’État en France
Après un premier rendez-vous manqué, le grand jour : Charles III, accompagné de son épouse la reine Camilla, a entamé mercredi une visite d’État de trois jours en France empreinte de solennité et de faste.
Pour célébrer la relance de l’amitié franco-britannique après les turbulences du Brexit, la France déroule le tapis rouge pour la visite d’État du roi Charles III. Le souverain et la reine Camilla, en visite pour trois jours, doivent assister notamment, mercredi 20 septembre, à un dîner d’État au château de Versailles, en présence de plus de 150 invités dans la galerie des Glaces.
Le roi Charles III a entamé mercredi une visite d’État en France, empreinte de solennité et de faste. L’avion royal, un Airbus A321 aux couleurs de l’Union Jack, a atterri vers 14 h à l’aéroport d’Orly où Charles III, 74 ans, et Camilla, 76 ans, toute vêtue de rose, ont été accueillis par la Première ministre Élisabeth Borne sur le tapis rouge.
Le roi Charles III et le président Emmanuel Macron ont ensuite embarqué dans un même véhicule pour descendre l’avenue des Champs-Élysées, escortés de la garde républicaine. Les deux hommes, qui ont brièvement salué la foule par l’ouverture du toit, sont arrivés au palais de l’Élysée pour un entretien bilatéral où ils doivent évoquer les thèmes de la biodiversité, du climat, de l’intelligence artificielle mais aussi la guerre en Ukraine et la situation au Sahel.
« Bienvenue votre majesté! », a lancé sur X Emmanuel Macron. « Vous étiez venu en tant que prince, vous revenez en tant que roi », ajoute-t-il, dans un message accompagné d’une vidéo des précédentes visites du prince héritier, déjà venu une trentaine de fois en France.
En mars, ce déplacement officiel, qui devait être le premier à l’étranger de Charles en tant que roi, avait dû être annulé à la dernière minute, au grand dam du président français, sur fond de manifestations contre la réforme des retraites.
Six mois plus tard, le calme est revenu et l’heure est de nouveau à « l’Entente cordiale », ou concorde franco-britannique, dont les 120 ans seront célébrés en avril 2024. La visite « intervient dans un contexte de resserrement des liens entre le Royaume-Uni et la France », se félicite l’Élysée.
Lors d’un sommet en mars, le président français et le Premier ministre Rishi Sunak avaient permis une « reconnexion » entre les deux capitales après plusieurs années houleuses quand Boris Johnson résidait à Downing Street sur le Brexit, la pêche ou les migrants.
Soucieux de ne rien laisser au hasard, Emmanuel Macron a aussi reçu mardi le chef de file de l’opposition britannique, Keir Starmer, favori dans les sondages pour les élections prévues d’ici début 2025.
Quand la République sort le grand jeu
Pour ces grandes retrouvailles, la République a sorti le grand jeu. L’un des temps forts de la visite va être le dîner d’État à Versailles mercredi soir, un clin d’œil à la mère du roi, Elizabeth II, qui fut invitée à déjeuner dans le même décor somptueux en 1957 et en 1972.
Le Roi était sensible à l’idée de « marcher dans les pas de sa mère », souligne l’Élysée, et d’incarner ainsi la continuité dans la monarchie britannique comme il le fait depuis un an.
À Versailles, la République va mettre les petits plats dans les grands : homard bleu, volaille de Bresse et macaron à la rose, préparés par des chefs étoilés, seront servis à la table du roi, dans une porcelaine de Sèvres.
Mick Jagger et Hugh Grant parmi les invités
Parmi les invités, les acteurs Hugh Grant, Charlotte Gainsbourg et Emma Mackey, l’écrivain Ken Follett et le mythique Mick Jagger sont attendus.
Le sport ne sera pas en reste avec notamment l’ex-entraîneur d’Arsenal, Arsène Wenger, ou encore le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris, Tony Estanguet.
Ce faste sera-t-il dommageable à l’image du président Macron, six mois après la crise des retraites, et dans un contexte de forte inflation ?
En conviant Charles III à Versailles, le chef de l’État s’inscrit en tout cas dans les pas du général de Gaulle, qui avait fait du château une véritable carte de visite diplomatique, et envoie un signal fort au Royaume-uni.
Le roi, qui entend asseoir son image à l’international un an après son accession au trône, entamera jeudi la partie la plus politique de sa visite avec un discours à la tribune du Sénat, au cœur de l’hémicycle, une première pour un souverain britannique.
Il mettra aussi en avant un sujet qui lui tient à cœur, l’environnement, lors d’une table ronde sur le réchauffement climatique qu’il clôturera avec le président Macron au Museum national d’histoire naturelle puis vendredi à Bordeaux, dans une région durement frappée par les incendies en 2022 et qui compte de nombreux Britanniques.
Source : France24