Techonologie

Le Japon veut investir 61,5 milliards d’euros pour soutenir l’essor de l’IA et des puces dédiées

Pour soutenir l’effort national en matière de développement de l’IA, le gouvernement japonais est prêt à dépenser à conséquence. Un plan de 100 000 milliards de yens a ainsi été dévoilé par le Premier ministre japonais avec pour objectif de financer les entreprises nationales du secteur.

Les pays doivent s’équiper en conséquence pour escalader la montagne que représente l’intelligence artificielle. Data centers, puces, énergie, ressources humaines,… le coût induit par tout cela est conséquent mais nécessaire pour s’assurer de participer activement au développement de l’IA et d’aider les start-up, entreprises et chercheurs à s’emparer du sujet. Au Japon, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a dévoilé un plan de 61,5 milliards d’euros (10 000 milliards de yens) pour stimuler les industries des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle du pays via des subventions et d’autres incitations financières.

S’étalant jusqu’à l’exercice 2030, ce plan ne sera pas financé par des obligations de couverture du déficit, a affirmé le gouvernement. Parmi les entreprises ciblées, se trouvent notamment le fondeur national Rapidus et d’autres fournisseurs de puces pour l’IA. Pour mémoire, le consortium Rapidus, créé sur une initiative du gouvernement japonais et rassemblant huit entreprises, a pour objectif de produire des puces de 2 nanomètres d’ici à 2027. S’il y arrive, ce pourrait être un succès économique pour le Japon et la garantie d’un approvisionnement fiable, loin des tensions existantes entre les États-Unis et la Chine.

Qui gagnera la bataille de la souveraineté ?

Ce plan, qui fait partie du vaste programme économique du gouvernement qui doit être approuvé par le cabinet le 22 novembre, prévoit un investissement total de 304 milliards d’euros (50 000 milliards de yens) des secteurs public et privé dans les puces au cours des 10 prochaines années. Le projet doit encore être soumis au Parlement pour approbation.

Notons que cette annonce n’a rien d’anodin. Elle intervient à un moment crucial alors que nombre de pays cherchent à renforcer le contrôle de leurs chaînes d’approvisionnement en puces et à s’assurer une forme de souveraineté en la matière. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine représente par ailleurs une menace constante pour tous les pays qui se retrouvent au milieu de cette mêlée.

La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ne présage rien de bon

En avril dernier, une rencontre a été organisée entre le président des Etats-Unis Joe Biden et le Premier ministre japonais Fumio Kishida pour faire accélérer la recherche technologique, et tout particulièrement dans le domaine de l’intelligence artificielle. Preuve de la supériorité du pays de l’oncle Sam, des élus américains ont demandé à Tokyo d’agir rapidement pour empêcher la Chine de mettre la main sur des équipements pour la production de semi-conducteurs le mois dernier. Ils menaçaient d’agir « unilatéralement” pour obtenir ce qu’ils souhaitent.

La victoire de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis risque de contrarier le plan établi par son prédécesseur. Il conviendra donc de suivre dans les prochains mois l’évolution des relations entre les deux pays.

Source : usine-digitale.fr