Maroc

Le Groupe socialiste au Parlement et son empreinte réformiste du PLF 2023

La circulaire de directives du Chef du gouvernement encadre les orientations générales, et fixe les priorités pour que les secteurs ministériels concernés travaillent à la préparation de leurs sous-budgets pour l’exercice 2023. Cependant, elle fait des remous auprès de l’Opposition.

En effet, des groupes d’opposition à la Chambre des représentants continuent d’interagir avec le contenu du document qui fixe au 31 août la date limite d’envoi des propositions et des prévisions budgétaires sectorielles. La dernière interaction est venue du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, notamment de l’USFP, qui s’est positionnée du côté de l’opposition, en réagissant au contenu du document d’une critique que l’on sait, peu tendre avec les propos du chef de l’Exécutif, et plaçant « la préparation du projet de loi de finances pour l’année 2023 dans le contexte national général qui devrait la caractériser ».

Le groupe socialiste a noté, avec « tristesse et déception » trois éléments fondamentaux : Primo, que les directives du Chef du gouvernement « n’étaient pas empreintes d’un nouvel esprit réformiste », mais restait plutôt « coincées dans une logique économique dominée par le maintien des grands équilibres financiers au lieu de renforcer les mécanismes des équilibres sociaux » requis par l’intérêt de notre pays dans les circonstances actuelles qu’il traverse. Le Groupe socialiste (USFP) a réitéré sa position, à savoir qu’à la Chambre des représentants, « en tant qu’opposition responsable, il s’emploiera à contribuer de manière constructive à l’adoption d’une loi de finances dotée d’un véritable esprit social, défendant entre autres, les droits de l’homme, les gains économiques et sociaux pour les Marocains, en particulier les pauvres et les classes moyennes ».

Dans une déclaration écrite par le groupe et qui in fine, atterrira entre les mains du président de la Chambre, le groupe socialiste a d’abord rappelé « les moments fondateurs du nouveau modèle de développement (NMD) qui nous oblige à ne pas perdre de temps politique et gouvernemental pour affronter les défis réels qui se présentent, que rencontre le Royaume et qui sont de l’ordre économique et social ». Le Groupe Socialiste confirme « que le pays est confronté à un projet de loi de finances dont l’élaboration est maîtrisée par le gouvernement », ce qui fausse les règles du jeu. Et ce, contrairement à la loi des finances de l’année en cours, qui le rendront comptable de sa capacité à activer son programme gouvernemental sur la base duquel il a gagné la confiance du Parlement.

Quant au troisième volet du contexte, les représentants socialistes ajoutent que le Maroc « n’est pour l’heure pas devant une sortie de crise, représentée en cela par la hausse des prix des biens de consommation de base et des carburants, les fluctuations climatiques et la raréfaction des ressources en eau ». Le Groupe relève, en outre, que les directives du Chef du gouvernement, « conscient de la nature du contexte national général évoqué, ne s’écartent pas du langage des slogans dans son agencement des priorités qu’il identifie par le renforcement des fondements de l’Etat social, la relance l’économie nationale en soutenant l’investissement, en instaurant une justice territoriale et en restaurant les marges financières pour assurer la pérennité des réformes » Le Groupe a souligné que « l’Exécutif a maintenu les mêmes orientations approuvées par l’actuelle loi de finances, et n’a rien apporté de nouveau par rapport aux réformes fondamentales que les Marocains attendent d’un gouvernement qui prétend croire en l’Etat social ».

Et le chef du Groupe socialiste, l’USFPéiste Abderrahim Chahid, a poursuivi dans la même interaction : « Nous avions espéré que le chef de l’exécutif prenne l’initiative de mener des réformes fondamentales et réelles, au premier rang desquelles l’activation urgente des recommandations du débat national sur une réforme fiscale globale pour renforcer les ressources de l’Etat et parvenir à la justice fiscale. Nous ne croyons pas, dans l’équipe socialiste de la Chambre des représentants, que nous réussirons la transformation effective des lois de finances avec le même arsenal fiscal qui a montré ses limites et son incapacité totale. Et « en dehors des deux grands chantiers nationaux lancés par le Roi Mohammed VI dans les domaines de la santé et de l’investissement », il a indiqué qu’il « espère que chef du gouvernement puisse orienter son équipe dirigeante vers l’adoption de nouvelles mesures de renforcement du social, notamment pour faire face à l’inflation, protéger le pouvoir d’achat des citoyens et optimiser la mise en œuvre de la Charte Éducation, formation, emploi durable, etc. ».

Notre Groupe, a conclu le socialiste a exprimé son « espoir que le gouvernement s’emploiera à remédier à ces constats et à reconsidérer l’ensemble de la politique sociale générale, d’une manière qui mette la croissance économique au service du développement social, et d’une manière qui renforce la solidarité sociétale en général », espérant qu’elle sera, « l’occasion de présenter le projet de loi de finances pour l’année 2023 ». Aux yeux du Parlement lors de la prochaine session, c’est l’occasion pour le gouvernement de corriger son cap par une interaction essentiellement positive avec l’opposition parlementaire, et en adoptant une véritable approche participative et consensuelle au profit du Royaume.