Jeux olympiques 2024 : les instances du sport français prennent l’eau
Scandales dans les fédérations de football et de rugby, Agence nationale du sport recadrée par la Cour des comptes, Paris 2024 rattrapé par l’inflation… l’image des instances du sport français est sérieusement écornée.
Analyse. Le sport français tangue dangereusement dans sa route vers les Jeux olympiques (JO) de Paris en 2024. A la Fédération française de football (FFF), le président, Noël Le Graët, ne rassure personne. Les matelots du navire rugby (le président de la Fédération Bernard Laporte en tête) sortent, eux, à peine du tribunal.
Au Comité national olympique et sportif français (CNOSF), la présidente, Brigitte Henriques, a passé son secrétaire général, Didier Séminet, par-dessus bord à la mi-septembre. L’Agence nationale du sport (ANS) est occupée à colmater les voies d’eau mises en lumière par la Cour des comptes pendant l’été. Quant au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop), il fait face depuis plusieurs mois à des vents contraires aggravés par le contexte inflationniste.
Reprenons un à un l’état des lieux de ces différentes capitaineries du sport français. Institution faîtière du mouvement sportif, le CNOSF est traversé à son sommet par une crise qu’il n’avait jamais connue en plus de cinquante ans d’existence et qui divise les différentes fédérations qu’il représente. Transfuge de la FFF, Brigitte Henriques, première femme de l’histoire à la barre du CNOSF, est accusée d’avoir importé les méthodes autoritaires de management appliquées au sein de la « 3F ».
Outre une crise interne, le CNOSF connaît une crise existentielle. Qui sait à quoi sert l’institution de l’avenue Pierre-de-Coubertin, à Paris – à part à composer les délégations olympiques ? Chargé à la fois de porter les intérêts du mouvement sportif auprès des pouvoirs publics et de représenter le Comité international olympique (CIO) sur le sol français, le CNOSF peine à s’affirmer, à moins de deux ans des JO, face à l’ANS, au Cojop et au ministère des sports.
Recadrage
Le cap n’est pas plus clair du côté de l’ANS. Après des débuts chaotiques, « l’Agence », qui est chargée depuis 2019 de la pratique pour tous du sport et du haut niveau, s’est peu à peu imposée dans l’écosystème français. Quitte à bousculer de vieilles habitudes grâce à son manageur de la haute performance, Claude Onesta, l’ancien entraîneur à succès du handball français. Le rapport de la Cour des comptes, remis le 21 septembre aux députés, sonne comme un rappel à l’ordre.