Frappe israélienne près de Beyrouth : Tsahal annonce la mort du haut commandant du Hezbollah Fouad Chokr
Le mouvement a démenti ce décès, et le ministère libanais de la Santé a annoncé que trois civils, une femme et deux enfants, avaient été tués. Cette frappe survient trois jours après un tir meurtrier sur le Golan, imputé au Hezbollah.
L’armée israélienne a mené mardi une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais, visant selon elle un commandant «responsable» de l’attaque meurtrière sur le plateau du Golan auquel Israël avait promis de riposter. Tsahal a annoncé la mort du haut commandant du Hezbollah Fouad Chokr, ce qu’a nié le Hezbollah. Au moins une femme et deux enfants ont été tués, et 74 personnes ont été blessées, a indiqué le ministère de la Santé libanais dans un premier bilan.
«L’armée israélienne a mené une attaque ciblée à Beyrouth contre le commandant responsable du meurtre des enfants de Majdal Shams et de nombreux autres civils israéliens», a déclaré l’armée dans un communiqué, en référence à l’attaque samedi dans cette ville druze, dans la partie du plateau syrien du Golan annexée par Israël, où 12 enfants ont été tués. Ce tir de roquette sur un terrain de football, a été imputé par Israël, comme par les États-Unis, au mouvement islamiste libanais, qui a démenti.
Quelques minutes après la frappe, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le Hezbollah avait «franchi la ligne rouge». Le premier ministre libanais a de son côté dénoncé une «agression flagrante». Dans un communiqué, Najib Mikati a dénoncé un «acte criminel» et appelé «la communauté internationale à assumer ses responsabilités et faire pression pour contraindre Israël à arrêter son agression et ses menaces et appliquer les résolutions internationales». «C’est une violation grossière du droit international», a de son côté déclaré le ministère russe des Affaires étrangères aux agences russes. L’Iran a lui qualifié de «vicieuse» la frappe.
Des témoins ont dit avoir entendu une forte détonation et vu un nuage de fumée. Un photographe de l’AFP sur place a vu que le dernier étage d’un immeuble de huit étages avait été touché et que des ambulances étaient arrivées sur les lieux de la frappe. D’après le quotidien israélien Haaretz, cité par le journal L’Orient – Le Jour , «la cible de la frappe israélienne à Beyrouth (était) considérée comme étant le numéro deux du Hezbollah et est responsable des activités militaires de l’organisation», ajoute le quotidien israélien.
Crainte d’une extension de la guerre
L’attaque sur Majdal Shams a ravivé les craintes d’une extension au Liban de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, allié du Hezbollah, et d’un conflit généralisé dans la région. Un civil israélien a été tué mardi par la chute d’une roquette dans le nord d’Israël, selon les secours, et l’armée a affirmé avoir riposté à un barrage de roquettes en tirant vers le Liban.
Elle avait annoncé plus tôt avoir frappé «une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah» dans «sept zones différentes» du sud du Liban, et tué un membre du mouvement armé. En réponse à ces frappes, qui ont causé «des dégâts importants» d’après l’Agence nationale de presse libanaise (ANI), le Hezbollah a dit avoir lancé plusieurs attaques, dont deux sur la caserne de Beit Hillel dans le nord d’Israël à l’aide de roquette katioucha et de drones explosifs.
Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, les échanges de tirs sont presque quotidiens à la frontière nord d’Israël avec le Liban, entre l’armée israélienne et le Hezbollah, un mouvement tout puissant au Liban, soutenu par l’Iran.
L’armée israélienne a affirmé mardi soir vouloir éviter tout «conflit élargi» avec le Hezbollah mais que ses forces sont prêtes à «tous les scénarios». «L’agression en cours du Hezbollah et des attaques brutales entraînent le peuple du Liban et tout le Moyen-Orient dans une escalade plus large», a commenté le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, dans un communiqué. «Bien que nous préférions résoudre les hostilités sans conflit élargi, (l’armée israélienne) est pleinement préparée à tous les scénarios», a-t-il ajouté.
Source : lefigaro.fr