Empêtré dans un scandale aux Etats-Unis, TikTok réorganise sa division « sécurité »
Le Global Chief Security Officer de TikTok, Roland Cloutier, change de poste pour s’occuper de la stratégie commerciale « des programmes de sécurité et de confiance ». Cette réorganisation vise à rassurer les utilisateurs du réseau social sur le sort de leurs données personnelles, espère la filiale de ByteDance. En effet, certains employés en Chine auraient accès à leurs informations.
TikTok a annoncé le 15 juillet que son actuel Global Chief Security Officer (CSO), Roland Cloutier, allait changer de poste à partir du 2 septembre pour s’occuper de la stratégie axée sur « l’impact commercial des programmes de sécurité et de confiance ». C’est Kim Albarella qui prendra son poste par intérim.
UNE FACILITÉ D’ACCÈS AUX DONNÉES
Cette réorganisation intervient alors que les Etats-Unis ont accentué la pression sur le réseau social, qui appartient à l’entreprise chinoise ByteDance, depuis des révélations de BuzzFeed News. Celles-ci montrent d’après plus de 80 enregistrements de réunions internes que les employés de ByteDance auraient eu accès aux données des utilisateurs américains de TikTok.
Deux choses inquiètent Washington : que le gouvernement chinois puisse accéder aux données des Américains via ByteDance et que l’algorithme de l’application influence les utilisateurs en mettant en avant certaines vidéos plutôt que d’autres. Rappelons sur ce dernier point qu’une grande partie des utilisateurs de TikTok sont des enfants ou de jeunes adultes.
Pour Shou Zi Chew, le CEO de TikTok, l’objectif de cette réorganisation en interne est de « minimiser les inquiétudes concernant la sécurité des données des utilisateurs aux Etats-Unis ». « Nous sommes confiants dans la profonde compréhension de Kim des problèmes liés à la sécurité, combinée à ses plus de 20 ans d’expérience en leadership et en communication », a-t-il ajouté. Reste justement à savoir si ce changement ne sera pas qu’un effet d’annonce et aura un impact concret.
TIKTOK TENTE DE RASSURER
En réponse aux révélations de BuzzFeed News, de nombreux sénateurs américains ont écrit à TikTok pour exprimer leurs inquiétudes concernant la politique de l’entreprise sur l’accès aux données des utilisateurs. Le réseau social a répondu dans une lettre en admettant que certains de ses employés en Chine avaient accès aux données « sous réserve d’une série de contrôles de cybersécurité robustes et de protocoles d’approbation d’autorisation supervisés par notre équipe de sécurité basée aux Etats-Unis ».
Il a également rappelé qu’il travaillait sur le « projet Texas » pour renforcer la sécurité des données pour les utilisateurs américains. Ce projet, encore très flou, viserait à stocker l’ensemble de leurs données sur des data centers appartenant à la société américaine Oracle.
En Europe aussi, TikTok fait l’objet d’une certaine méfiance. La Garante per la protezione dei dati personali (GPDP), l’équivalent italien de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), l’a averti qu’il était illégal d’utiliser les données personnelles stockées sur les appareils de ses utilisateurs « pour les profiler et leur envoyer des publicités personnalisées en l’absence de consentement explicite ».