Guerre en Ukraine : les attaques russes s’intensifient dans l’est du pays
Alors que les combats s’intensifient dans l’est de l’Ukraine, Moscou connecte les territoires conquis aux chaînes de télévision russes.
Les bombardements s’intensifient dans le nord-est de l’Ukraine. Kharkiv, la deuxième ville du pays, qui a résisté à la pression des forces russes depuis le début de l’offensive le 24 février, est sous le feu des projectiles. Dans la région de Donetsk à l’est, l’intensité des bombardements « s’accroît tout au long de la ligne de front », a indiqué la présidence ukrainienne, signalant un mort et sept blessés dont un enfant. « Le front s’est rapproché ces dernières semaines, jusqu’à 15-20 kilomètres », expliquait à l’AFP Vadym Lyakh, maire de Sloviansk, dans l’oblast de Donetsk, qui espère que « les nouvelles armes dont notre armée a besoin arriveront bientôt ».
Les combats font également rage autour de l’agglomération de Severodonetsk, bassin industriel de l’Est, partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou et zone clé pour contrôler l’ensemble du Donbass. De leur côté, les Russes accusent les Ukrainiens d’avoir frappé lundi matin trois plateformes de forage de leur complexe gazier et pétrolier au large de la Crimée. La Russie garde cependant le contrôle de cette zone de la mer Noire. Son blocus a pour conséquence d’empêcher l’exportation par cargos de millions de tonnes de céréales dont l’Ukraine est un des principaux producteurs mondiaux.
- La propagande de Moscou arrive dans les territoires ukrainiens occupés
L’armée russe a annoncé ce mardi avoir connecté l’ensemble de la région de Kherson aux chaînes de télévision russes qui seront désormais accessibles « gratuitement » dans cette région conquise par Moscou dans le sud de l’Ukraine. « Des spécialistes d’unités de transmission des forces armées russes ont connecté et reconfiguré vers la diffusion de chaînes russes le dernier des sept émetteurs de télévision de la région de Kherson », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, précisant qu’environ un million d’habitants de la région ont maintenant accès à ces chaînes.
- Premier commentaire du Kremlin sur les deux soldats américains capturés
Les deux Américains qui ont été capturés en Ukraine alors qu’ils combattaient avec les forces armées de Kiev, « mettaient en danger » des soldats russes et doivent être « tenus responsables de ces crimes », a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, lors d’une interview avec la chaîne américaine NBC News. « Ce sont des mercenaires et ils étaient impliqués dans des activités illégales sur le territoire de l’Ukraine », a affirmé Dmitri Peskov. « Ils étaient impliqués dans des tirs et des bombardements » de militaires russes.
Il s’agit du premier commentaire du Kremlin sur le cas de ces deux anciens militaires américains, Alexander Drueke et Andy Huynh, selon NBC. Interrogé sur la nature des crimes qui leur sont reprochés, le porte-parole du Kremlin a admis que les caractéristiques de leurs délits n’étaient pas encore connues, assurant toutefois qu’ils n’étaient pas couverts par les conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. Les circonstances dans lesquelles les deux anciens militaires sont retenus ne sont pas claires. Quant à savoir s’ils risquent la peine de mort, Dmitri Peskov a simplement dit : « Cela dépend de l’enquête ».
- 103,5 millions de dollars pour les enfants déplacés par la guerre en Ukraine
Dmitri Mouratov, rédacteur en chef russe du journal d’investigation indépendant Novaïa Gazeta, a vendu lundi aux enchères sa médaille de prix Nobel de la paix 103,5 millions de dollars. Le montant de la vente, décrochée par téléphone par un enchérisseur dont l’identité n’a pas été dévoilée, sera reversé au programme de l’Unicef consacré aux enfants ukrainiens déplacés par la guerre.
Dmitri Mouratov, qui avait remporté le prestigieux prix Nobel en 2021, aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa, fait partie des fondateurs du journal Novaïa Gazeta en 1993 après la chute de l’Union soviétique et en a dirigé la publication de façon quasi continue depuis. Le tri-hebdomadaire est notamment connu pour ses enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains en Tchétchénie, et est devenu cette année le dernier grand journal à critiquer le président Vladimir Poutine et ses tactiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Novaïa Gazeta a annoncé fin mars suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie jusqu’à la fin de l’intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.
- Les membres de l’UE discuteront de la candidature de l’Ukraine et la Moldavie cette semaine
Les 27 pays de l’UE doivent débattre cette semaine de la possibilité d’accorder à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à l’entrée dans l’Union, a indiqué lundi le président du Conseil européen Charles Michel. Cette proposition, conforme à ce que recommande la Commission européenne, sera exprimée jeudi et vendredi à Bruxelles à l’occasion du sommet des dirigeants européens qui devront prendre cette décision à l’unanimité.
- Washington dit étudier un plafonnement du prix du pétrole russe
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen s’est rendue au Canada lundi pour établir une stratégie avec la vice-Première ministre locale Chrystia Freeland sur la manière dont les deux pays continueront à s’attaquer à la crise ukrainienne, à lutter contre l’inflation galopante, à renforcer les chaînes d’approvisionnement mondiales et à sécuriser les minéraux critiques. Il a également été question de restreindre davantage les revenus pétroliers de la Russie en plafonnant le prix de son pétrole brut.
« Nous parlons de plafonds de prix ou d’une exception de prix qui élargirait et renforcerait les restrictions énergétiques récentes et proposées », imposées par les Etats-Unis et leurs alliés, « ce qui ferait baisser le prix du pétrole russe et contracterait les revenus de Poutine tout en permettant à une plus grande offre de pétrole d’atteindre le marché mondial », a-t-elle expliqué. Un plafonnement des prix « empêcherait les effets collatéraux sur les pays à faible revenu et en développement qui luttent contre les coûts élevés de l’alimentation et de l’énergie ».
- Crise énergétique : les Pays-Bas annoncent un retour au charbon
Après l’Allemagne et l’Autriche, c’est au tour des Pays-Bas de lever des restrictions de production électrique au charbon alors que la Russie réduit progressivement ses flux de gaz vers l’Europe. Les centrales électriques au charbon néerlandaises peuvent désormais « fonctionner à pleine capacité au lieu du maximum de 35 % », en vigueur depuis janvier 2022 dans le pays afin de réduire les émissions de CO2, a annoncé le ministre néerlandais de l’Environnement et de l’Energie Rob Jetten.