Barbie va bientôt avoir un cerveau et cela pose quelques problèmes
Après 65 ans d’histoires inventées par les enfants avec des Barbie, cette poupée pourrait bien un jour être capable de tenir une vraie conversation. Le spécialiste américain du jouet Mattel a annoncé une collaboration controversée avec OpenAI, le géant de l’intelligence artificielle.
Jeudi 12 juin, Mattel, le spécialiste américain du jouet, et OpenAI, l’une des plus grandes entreprises au monde dans le domaine de l’intelligence artificielle, ont annoncé une « collaboration stratégique ». Avec cette collaboration, Mattel vise à enrichir ses produits et à « optimiser le développement produit, la créativité et à stimuler l’innovation ».
Apporter « la magie de l’IA à des expériences de jeu »
Les capacités d’intelligence artificielle dont disposera Mattel grâce à OpenAI permettront donc le développement et la commercialisation de produits et d’expériences grand public. « Notre collaboration avec OpenAI nous permettra d’exploiter les nouvelles technologies pour consolider notre leadership en matière d’innovation et d’inventer de nouvelles formes de jeu », a par ailleurs déclaré Josh Silverman, directeur des franchises chez Mattel.
Dans un communiqué, l’entreprise qui possède les marques emblématiques de Barbie ou UNO prévoit d’apporter « la magie de l’IA à des expériences de jeu adaptées à chaque âge ». Si, ni la forme (jouet, expérience numérique ou autre) ni la marque du premier produit d’IA n’ont encore été décidées, celui-ci devrait être destiné aux personnes de plus de 13 ans, d’après Axios. Une telle décision permet à Mattel d’éviter les réglementations plus strictes encadrant l’exposition des plus jeunes à l’IA. D’autant qu’OpenAI interdit l’utilisation de ces technologies aux moins de 13 ans.
Des risques pour les enfants
Mattel a déclaré mettre l’accent sur « l’innovation, la confidentialité et la sécurité ». Cependant, le groupe Public Citizen appelle à plus de transparence pour que les parents puissent se préparer aux risques et dangers potentiels. Robert Weissman, coprésident de Public Citizen a souligné que « les enfants n’ont pas la capacité cognitive de faire la distinction entre la réalité et le jeu ». De ce fait, doter les jouets de voix humaines et de capacités de conversation « peut nuire au développement social des enfants, interférer avec leur capacité à nouer des relations avec leurs pairs, les éloigner des jeux avec leurs camarades et potentiellement leur infliger des dommages à long terme ».
À noter que des études récentes soulignent que les IA peuvent reproduire des stéréotypes ou des biais dans leurs échanges. Cela pourrait donc, à terme, influencer les perspectives et les idées des enfants. Le premier produit IA devrait être révélé « plus tard cette année », suivi d’une « série de produits et d’expériences ».
Source : futura-sciences.com