265 morts, un seul rescapé et une boîte noire retrouvée : ce que l’on sait du crash de l’avion Indian Airlines
Au lendemain de l’accident aérien qui a ébranlé l’Inde, des enquêteurs britanniques et américains sont arrivés sur place pour soutenir leurs homologues indiens du Bureau d’enquêtes des accidents aéronautiques (AAIB).
C’est l’une des catastrophes aériennes les plus meurtrières de ces dernières années. Jeudi 12 juin dans la soirée, au moins 265 corps sans vie sont arrivés à l’hôpital civil d’Ahmedabad en Inde, selon la police indienne. Quelques minutes après son décollage à 13h39 heure locale (10h09 en France), un avion Boeing 787 en direction de Londres s’est écrasé sur un bâtiment de la faculté de médecine de la ville, en pleine zone résidentielle.
Parmi les 242 personnes dont douze membres d’équipage que comptait l’avion se trouvaient 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et un Canadien, selon l’aviation civile. Au sol, 24 étudiants en médecine du BJ Medical College, l’une des plus prestigieuses universités hospitalières d’Inde, ont perdu la vie dans l’embrasement du bâtiment, toujours selon un bilan provisoire. «Au moment du crash, la fumée était si dense que nous ne pouvions rien voir et la situation était si grave que des flammes jaillissaient et des explosions se produisaient, empêchant la police de s’approcher du lieu du crash», a déclaré Kanan Desai, responsable de la police indienne à la presse, selon des propos rapportés par le journal Indian Express.
Sauveteurs et chiens renifleurs toujours à pied d’œuvre
Comment expliquer un crash aussi soudain, qui plus est sur un appareil «moderne et souvent salué comme l’un des plus sûrs du ciel», selon le journal Times of India ? Alors qu’une des boîtes noires de l’avion – des enregistreurs de vols destinés à restituer les paramètres de vol et les conversations entre les pilotes notamment – a été retrouvée aucune information n’a pour le moment été communiquée par les autorités du pays.
Vendredi 13 juin, les sauveteurs et chiens renifleurs continuent de fouiller les décombres à la recherche d’indices et de potentiels survivants. «Plus de 500 personnes ont été impliquées dans le sauvetage et l’extraction de corps de victimes. Trente ambulances et des véhicules de pompiers ont été déployés», a déclaré le commandant indien Abhishek Kumar Tiwari sur Twitter. Jeudi en milieu de journée, le Conseil National de la Sécurité et des Transports (NTSB) américain a annoncé sur son compte X (ex Twitter) que des enquêteurs se rendraient en Inde pour «assister» le Bureau d’enquête sur les accidents d’aviation indien dans ses investigations. «En vertu des protocoles de l’Annexe 13 de l’Organisation internationale de l’aviation civile, toutes les informations sur l’enquête seront transmises au gouvernement indien», a précisé la NTSB.
Un seul survivant
Depuis hier, un nom et un visage circulent dans les journaux et sur les réseaux sociaux du monde entier : celui de Vishwash Kumar Ramesh, un Britannique d’origine indienne de 40 ans. À cette heure, il est le seul et unique survivant à avoir été retrouvé dans les décombres. D’après la BBC, il serait un «homme d’affaires» qui vivrait au Royaume-Uni depuis 2003 et aurait «une femme et un fils de quatre ans». Interrogé par le journal Hindustan Times, il aurait déclaré : «Trente secondes après le décollage, il y a eu un gros bruit, puis l’avion s’est écrasé. Tout s’est passé très vite». Et le survivant, blessé aux pieds, aux yeux et au thorax d’ajouter : «Quand je me suis relevé, il y avait des corps tout autour de moi. J’avais peur. Je me suis levé et j’ai couru. Il y avait des morceaux de l’avion tout autour de moi. Quelqu’un m’a attrapé, m’a mis dans une ambulance et m’a emmené à l’hôpital».
Pratik Joshi et sa famille n’ont pas eu cette chance. Quelques minutes avant le crash, cet Indien qui travaillait depuis trois ans à Londres avait publié un selfie avec sa femme et ses trois enfants, qui le rejoignaient enfin en Angleterre. Une photo prise par un couple de Britanniques qui rentraient de vacances «magiques» en Inde prise à l’aéroport avant d’embarquer a également fait le tour des réseaux sociaux. Des prélèvements ADN sont actuellement effectués au BJ Medical College d’Ahmedabad pour tenter d’identifier les victimes.
De nombreuses réactions à travers le monde
Le premier ministre indien, Narendra Modi, s’est rendu sur le lieu du crash vendredi matin. «Nous sommes tous bouleversés par la tragédie aérienne d’Ahmedabad. La perte soudaine et déchirante de tant de vies humaines est indescriptible. Nos condoléances à toutes les familles endeuillées. Nous comprenons leur douleur et savons que le vide laissé derrière elles se fera sentir pendant des années», a-t-il déclaré sur son compte X.
À travers le monde, de nombreuses personnalités ont réagi. Emmanuel Macron a adressé ses «pensées aux proches des victimes», tandis que le chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky a fait part de ses «prières» pour que «le plus grand nombre de vies possibles soient sauvées». À la suite de la mort de certains de leurs ressortissants, le premier britannique Keir Starmer a lui aussi adressé ses «pensées aux passagers et à leurs familles», et ses homologues Mark Carney (Canada) et Luís Montenegro (Portugal) ont également partagé leur consternation. Le souverain britannique Charles III a exprimé sa «sympathie la plus profonde» avec «les familles et les amis de ceux qui sont affectés par cet épouvantable et tragique incident dans tant de pays, alors qu’ils attendent des nouvelles de leurs proches». Du côté du Vatican, le Saint-Siège a écrit dans un communiqué être «profondément attristé» par l’accident, et «assure de ses prières tous ceux qui sont engagés dans les recherches».
Le président américain Donald Trump a déploré le «terrible» crash, ajoutant que les États-Unis étaient prêts à fournir «immédiatement» toute aide qui serait nécessaire. Il a affirmé que «personne» n’avait «la moindre idée» des causes de l’accident.
Une série noire pour Boeing
Cet incident intervient alors que Boeing espérait redonner confiance dans ses appareils, après une série d’accidents à travers la planète. Le 5 janvier 2024, un Boeing 737 Max 9 assurant un vol intérieur aux États-Unis avait été forcé d’atterrir en urgence à Portland après avoir perdu une porte dans une décompression incontrôlée. Le 25 novembre de la même année, un Boeing 737 de Swiftair s’était également écrasé en Lituanie, tuant le capitaine et blessant trois membres de l’équipage.
Bien qu’il s’agisse du premier crash sur un Boeing 787, en janvier 2013, l’ensemble de la flotte avait été immobilisé au sol par l’autorité de régulation de l’aviation américaine «après deux incidents survenus au Japon» : l’un impliquant un incendie de batterie sur un avion stationné, et l’autre, une alerte de système de batterie ayant forcé un atterrissage d’urgence. Il s’agit du premier avion de ligne à utiliser massivement des batteries lithium-ion, plus légères, à recharge rapide et capable de stocker plus d’énergie que les autres types de batterie.
Source : lefigaro.fr