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Guerre en Ukraine : Ursula von der Leyen à Kiev pour évoquer le «soutien» européen à l’approche de l’hiver

La présidente de la Commission européenne est à Kiev, alors que le système ukrainien énergétique est endommagé par les frappes russes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé sur X être arrivée à Kiev ce vendredi 20 septembre pour évoquer le «soutien de l’Europe» à l’approche d’un hiver redouté en Ukraine, dont le système énergétique est endommagé par les frappes russes.

«Ma huitième visite à Kiev intervient alors que la saison du chauffage approche et que la Russie continue de s’en prendre aux infrastructures énergétiques», a-t-elle écrit, disant être là «pour parler du soutien de l’Europe». «De la préparation à l’hiver à la défense, en passant par l’adhésion et les progrès des prêts du G7», a-t-elle détaillé.

L’UE a officiellement ouvert en juin des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, qui combat l’invasion russe depuis février 2022. Kiev ambitionne de rejoindre l’Union, tout comme l’Otan, mais le chemin vers l’adhésion s’annonce long. L’Union européenne reste un soutien crucial pour l’Ukraine, qui fait face à une armée russe plus nombreuse et mieux armée. Le pays souffre aussi des frappes quasi quotidiennes de Moscou contre son territoire, qui ont fortement endommagé son réseau d’énergie.

L’Ukraine est confrontée à d’importantes coupures d’électricité, ce qui laisse craindre un hiver rude. Le pays a perdu «plus des deux tiers» de sa capacité de production électrique, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En conséquence, l’Union européenne va apporter 160 millions d’euros supplémentaires d’aide humanitaire et d’infrastructures énergétiques, notamment des panneaux solaires, à Kiev.

Ursula von der Leyen va présenter au président ukrainien Volodymyr Zelensky un plan de «préparation à l’hiver» au nom de la Commission européenne, a-t-elle déclaré à un journaliste représentant la «European Newsroom», qui regroupe des agences de presse européennes dont l’AFP. Pour se protéger, l’Ukraine réclame à ses alliés occidentaux de la laisser utiliser les armes à longue portée pour frapper plus loin dans le territoire russe.

Armes à longue portée 

Mais pour se protéger, l’Ukraine réclame surtout à ses alliés occidentaux de la laisser utiliser les armes à longue portée pour frapper en profondeur dans le territoire russe des cibles militaires. Le sujet divise les alliés, certains comme le Royaume-Uni y étant favorables, d’autres se montrant plus frileux, alors que Vladimir Poutine a mis en garde ses adversaires, brandissant la menace d’une «guerre avec les pays de l’Otan» si cette autorisation était donnée.

Le Parlement européen a de son côté appelé jeudi les États de l’UE à «lever les restrictions» sur l’utilisation de ces armes. «Ce que demande le Parlement européen conduit à une guerre mondiale avec des armes nucléaires», a immédiatement réagi le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine. «Pour votre information, la durée de vol d’un missile Sarmat jusqu’à Strasbourg n’est que de 3 minutes et 20 secondes», a-t-il dit, évoquant la ville où siège le parlement européen.

Dans l’est de l’Ukraine, les soldats de Kiev sont contraints de céder du terrain

Le Parlement européen a appelé jeudi les États de l’UE à «lever les restrictions» sur l’utilisation de ces armes. Ursula von der Leyen a également indiqué vouloir discuter des «revenus générés» par les avoirs gelés russes, ce qui est un moyen de «faire payer la Russie». Les Vingt-Sept avaient trouvé un accord en mai pour utiliser les intérêts produits par ces avoirs gelés de la banque centrale russe.

L’UE avait annoncé en juillet le déblocage d’une aide 1,5 milliard d’euros en faveur de l’Ukraine, correspondant à la première tranche de ces profits. La visite d’Ursula von der Leyen survient au moment où les troupes ukrainiennes ont réussi à prendre Moscou par surprise en attaquant la région russe de Koursk et en s’emparant de localités. Mais, dans l’est de l’Ukraine, les soldats de Kiev sont contraints de céder du terrain aux troupes russes, qui revendiquent très régulièrement la prise de villages.

Source : lefigaro.fr