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Le Hezbollah a mené une attaque aérienne sur une base militaire en Israël

Le Hezbollah a lancé une attaque aérienne d’envergure dans le nord d’Israël ce dimanche au petit matin, alors que l’État hébreu disait mener des frappes préventives au Liban.

La tension monte encore d’un cran au Moyen-Orient. Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a annoncé que son parti avait visé, à l’aide de drones, une base du renseignement militaire israélien près de Tel-Aviv dans le cadre de son attaque d’ampleur lancée dimanche matin contre Israël.

Le Hezbollah a visé des positions militaires

La « cible principale de l’opération » était « Glilot, la principale base de renseignement militaire israélienne » à « 110 kilomètres de la frontière », a déclaré Hassan Nasrallah lors d’une allocution télévisée. Un porte-parole de l’armée israélienne a assuré à l’AFP que cette base du renseignement militaire qui abriterait aussi, selon des médias israéliens, le siège du Mossad, le renseignement extérieur israélien, « n’a pas été touchée ».

Le chef du Hezbollah a, par ailleurs, démenti les « allégations mensongères » d’Israël sur la destruction de rampes de lancement de roquettes. « Les propos selon lesquels la résistance allait lancer 8 000 ou 6 000 roquettes et drones et qu'[Israël] a déjoué cela […] sont des allégations », a-t-il assuré.

Une journée de conflits réciproques

Outre Glilot, le Hezbollah a visé la base de l’armée de l’air d’Ein Shemer, à 70 kilomètres de la frontière, a-t-il dit. Israël a affirmé avoir déjoué tôt ce dimanche une attaque à grande échelle du Hezbollah en menant de multiples frappes au Liban.

Le mouvement libanais a, de son côté, annoncé avoir lancé des centaines de drones et de roquettes sur Israël pour venger la mort de l’un de ses hauts chefs militaires, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 30 juillet. Hassan Nasrallah a laissé entendre que cette attaque était terminée : « Si le résultat est satisfaisant et atteint les objectifs fixés, nous estimerons que l’opération de riposte » à l’assassinat de Chokr « a été un succès », a-t-il dit.

L’état d’urgence décrété en Israël

Après une réunion du cabinet de sécurité du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire d’Israël pour quarante-huit heures, à partir de dimanche 6 heures (3 heures GMT), se disant « convaincu qu’il existe une forte probabilité qu’une attaque soit menée contre la population civile également dans les autres zones du pays ».

« Toute personne se trouvant à proximité de zones où le Hezbollah opère doit quitter immédiatement les lieux pour se protéger et protéger sa famille », a exhorté, de son côté, Tsahal, en soulignant que l’armée « fera tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens d’Israël ».

Les houthis du Yémen menacent à nouveau Israël

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont félicité le Hezbollah et menacent à nouveau de riposter aux frappes israéliennes menées le mois dernier contre le port yéménite de Hodeida. « Nous félicitons le Hezbollah et son secrétaire général pour la grande et courageuse attaque menée par la résistance ce matin contre l’ennemi israélien », ont-ils indiqué dans un communiqué. « Nous réaffirmons une fois de plus que la réponse yéménite ne tardera pas à venir », ont-ils ajouté.

Des négociations de paix prévues au Caire

Les frappes surviennent en pleines négociations au Caire visant à tenter d’obtenir une trêve de la guerre dans la bande de Gaza. Une nouvelle session de discussions a été lancée jeudi dans la capitale égyptienne en présence des chefs des renseignements extérieur et intérieur israéliens, du directeur de la CIA, du coordinateur de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient ainsi que des chefs des renseignements égyptien et qatari. Une source égyptienne proche des négociations au Caire avait affirmé avant que n’éclatent les affrontements entre Israël et le Hezbollah que la journée de dimanche serait « une étape charnière », après que Washington a évoqué des « progrès ».
Source : lepoint.fr