G7 : accord de principe sur une aide à l’Ukraine via les avoirs gelés russes
Réunis en Italie de jeudi à samedi, les dirigeants du G7 prévoient de décaisser 50 milliards de dollars en utilisant les intérêts sur les avoirs gelés russes.
C’est un compromis aux contours encore flous. Les dirigeants du G7 ont trouvé un accord « sur le décaissement de 50 milliards » de dollars pour l’Ukraine via l’utilisation d’intérêts sur les actifs russes gelés, a annoncé mercredi soir la présidence française. Le sommet se déroule de jeudi à samedi dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles. Joe Biden, arrivé mercredi soir, doit notamment participer à une conférence de presse avec Volodymyr Zelensky jeudi soir après une rencontre bilatérale.
« Il y a un accord. Comme toujours au G7, les leaders prennent une décision et les techniciens font ensuite leur travail pour la mettre en forme » pour s’assurer qu’elle soit « conforme au droit », « aux règles des finances publiques » ou encore « aux capacités financières des uns et des autres », a-t-on expliqué de même source. « Il y aura une unanimité au G7 quand il s’agira de travailler pour utiliser ces actifs gelés afin d’aider l’Ukraine à se reconstruire », avait déclaré plus tôt John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.
300 milliards gelés
L’idée d’accorder à l’Ukraine jusqu’à 50 milliards de dollars (46,13 milliards d’euros) d’ici à la fin de l’année de prêts garantis par les intérêts des quelque 300 milliards de dollars d’actifs de la banque centrale russe gelés par l’Union européenne et les pays du G7 ne faisait pas consensus parmi les pays membres du « Groupe des 7 ».
« C’est une initiative américaine initialement », a souligné l’Élysée. « Ce prêt a vocation à être remboursé avec le produit des avoirs russes gelés », a-t-on expliqué. « Mais si pour une raison ou une autre, les avoirs russes sont dégelés ou si les revenus des avoirs russes ne produisent plus ce qui est nécessaire pour financer le prêt, alors se pose la question de la répartition de la charge », a-t-on ajouté.
« Nous avons posé les principes de cette répartition et maintenant il faut que les techniciens s’entendent sur le contrat qui finalement sera signé », a également précisé l’Élysée, jugeant cet accord « tout à fait significatif ».
Détails complexes
L’une des questions est par exemple de savoir quelles sont les garanties de ce prêt « qui est essentiellement américain, mais qui peut être complété avec de l’argent européen ou des contributions nationales », a-t-on également élaboré.
Le président Emmanuel Macron doit arriver jeudi matin en Italie pour participer au sommet du G7. Il aura en outre des bilatérales vendredi avec le pape François et le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Samedi, il se rendra au sommet en Suisse pour la paix en Ukraine, où des dizaines de dirigeants du monde entier sont attendus, mais sans Moscou ni Pékin.
Source : lepoint.fr