Techonologie

A l’heure de l’IA générative, Google se restructure

Pour rester au premier rang sur le marché de l’IA générative, Google met les bouchées doubles et procède à certaines réorganisations en interne. Les équipes Research et DeepMind fusionnent. Une entité Platforms and Devices voit également le jour – réunion de l’équipe Devices and Services PA (DSPA) – qui gère le matériel Pixel, Nest et Fitbit – et l’équipe Platform and ecosystems (P&E) – qui gère notamment Android, Chrome.

Alors que le rythme s’accélère en matière de développement d’intelligence artificielle, et plus particulièrement concernant l’IA générative, les géants de la tech font face à leur manière. Cette semaine, Sundar Pichai, CEO de Google et d’Alphabet, a fait part d’un certain nombre de changements structurels visant à améliorer la vitesse et l’exécution dans l’ensemble de l’entreprise.

C’est sous forme de note aux employés que Sundar Pichai s’est exprimé. Revenant rapidement sur l’événement phare du groupe – Cloud Next – il a tenu à réaffirmer le besoin de simplifier la structure. L’année dernière, l’équipe Brain de Google Research a été regroupée avec les équipes de DeepMind accélérant dans la foulée le développement des modèles Gemini.

Les équipes Research et DeepMind fusionnent

En parallèle, Google a procédé à l’unification de son infrastructure ML et des équipes de développeurs ML pour des décisions plus rapides, une allocation de calcul plus intelligente et une meilleure expérience client. Enfin, les équipes de recherche ont été regroupées sous un seul et même chef.

Aujourd’hui marque une étape supplémentaire puisque les équipes qui se consacrent à la construction de modèles au sein de Research et de Google DeepMind vont fusionner. L’ensemble de ce travail sera désormais regroupé au sein de DeepMind, précise Sundar Pichai.

Une feuille de route toute tracée vers l’IA et le quantique

Avec ce changement, le patron de Google espère donner à sa division Research des lignes directrices claires pour continuer à investir dans la recherche fondamentale et appliquée en informatique dans trois domaines clés : les systèmes informatiques (y compris quantiques), les algorithmes fondamentaux et la science appliquée. Sundar Pichai ajoute que James Manyika, dans son rôle de responsable de la recherche au sein de Tech & Society, continuera à superviser Google Research.

Une entité appelée Platforms & Devices voit le jour

Dans sa vision d’ensemble, Sundar Pichai estime que la firme doit se « situer à l’intersection du matériel, des logiciels et de l’IA ». Pour ce faire, il annonce officialiser le rapprochement entre l’équipe Devices and Services PA (DSPA) – qui gère le matériel Pixel, Nest et Fitbit – et l’équipe Platform and ecosystems (P&E) – qui gère notamment Android, Chrome, etc. – afin de fusionner ces deux équipes au sein d’une entité appelée « Platforms & Devices ».

Les équipes de Google Research spécialisées dans la photographie computationnelle et l’intelligence des appareils seront également transférées au sein de cette organisation, est-il précisé, « afin d’apporter une expertise approfondie en matière d’IA sur l’ensemble des plateformes et des appareils ». Cette équipe aura – parmi ses nombreux objectifs – la charge de dynamiser les écosystèmes Android et Chrome.

Google se veut rassurant quant à sa place sur le marché de l’IA générative

Notons que cette consolidation des équipes travaillant sur l’intelligence artificielle n’a rien d’anodin. L’annonce se veut à la fois rassurante sur la capacité de Google à rester un concurrent sérieux dans la course à l’IA générative, mais aussi dans sa faculté à être transparent et engagé dans le développement d’une IA responsable.

Le dernier épisode en date autour des hallucinations de Gemini a fait beaucoup de bruit en interne. Pour mémoire, en février dernier, des utilisateurs de Gemini ont rapporté des dysfonctionnements dans la génération d’images représentant des êtres humains. Visiblement, les systèmes mis en place par Google pour contrebalancer les biais de représentation (typiquement en ne générant que des personnes de couleur blanche) ont provoqué une correction excessive, donnant le résultat inverse.

Plusieurs internautes ont ainsi montré qu’il était très difficile de faire générer l’image d’une personne blanche au modèle, même dans un contexte ne laissant pas de place à l’interprétation, comme un roi d’Angleterre au Moyen-Âge. Jack Krawzyck, le créateur de Google Bard – désormais rebaptisé Gemini – s’en était alors excusé sur X : « Nous sommes conscients que Gemini présente des inexactitudes dans certaines représentations de génération d’images historiques, et nous nous efforçons de résoudre ce problème immédiatement ». L’outil avait alors été mis sur pause, le temps de procéder à quelques ajustements.

Source : usine-digitale.fr