Guerre Hamas-Israël : le « siège total » interdit par le droit international, selon l’ONU
Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, rappelle qu’un « siège total de Gaza » ne serait pas conforme au droit international.
L’essentiel :
- Les combats ont fait plus de 1 600 morts au total dans les deux camps depuis le déclenchement de l’opération militaire « déluge d’Al-Aqsa », samedi 7 octobre. Plus de 800 Israéliens ont été tués et 2 600 blessés ; côté palestinien, au moins 687 personnes sont mortes et 2 900 ont été blessées. Le Hamas et le Djihad islamique détiendraient environ 150 otages. Trois Français ont été tués et au moins 15 ressortissants français sont portés disparus, dont un mineur de 12 ans, selon le Quai d’Orsay.
- Le ministre de la Défense israélien a annoncé qu’un « siège complet » était imposé à la bande de Gaza. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé », a déclaré Yoav Gallant. Dans une allocution télévisée, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a appelé à la formation d’un « gouvernement d’union nationale d’urgence sans conditions préalables ». Mardi, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, rappelle dans un communiqué que « l’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire ».
- Dans un communiqué commun publié à l’issue d’une discussion entre leurs dirigeants, l’Allemagne, les États-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni déclarent qu’ils « soutiendront les efforts d’Israël pour se défendre » et condamnent « sans ambiguïté possible le Hamas et ses actes terroristes révoltants ». « Nous tous reconnaissons les aspirations légitimes du peuple palestinien et nous estimons que les Israéliens et les Palestiniens ont droit, dans la même mesure, à la justice et à la liberté. Mais ne nous leurrons pas : le Hamas ne représente pas ces aspirations et il n’offre rien d’autre au peuple palestinien que plus de terreur et de sang versé », écrivent conjointement le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
- Alors qu’un commissaire européen, Olivier Varhelyi, avait annoncé la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de l’aide au développement attribuée à la Palestine et que la Commission a fait savoir qu’elle lançait « un rééxamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine », la France a annoncé mardi ne pas être favorable à cette mesure.
– Plus de 187 500 personnes déplacées dans la bande de Gaza
La guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël a déplacé plus de 187 500 personnes à l’intérieur de la bande de Gaza depuis samedi, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « Le nombre de personnes déplacées s’est considérablement accru dans la bande de Gaza, s’élevant à plus de 187 500 depuis samedi. La plupart se réfugient dans les écoles de l’UNRWA », l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a déclaré mardi un porte-parole d’Ocha, Jens Laerke, lors d’un point de presse à Genève.
– Le siège total de Gaza est interdit par le droit international humanitaire, rappelle l’ONU
Volker Türk, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, rappelle, mardi, que le siège total de la bande de Gaza, annoncé lundi par le ministre israélien de la Défense, est « interdit » par le droit international humanitaire. « L’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire », a-t-il affirmé dans un communiqué.
– À Montpellier, tous les cultes rassemblés contre « l’idéologie mortifère » du Hamas
Comme partout en France, une manifestation a réuni lundi soir 500 personnes, juives et non juives, contre « la barbarie » de l’attaque du Hamas contre Israël.
– L’Iran conteste avoir orchestré l’attaque du Hamas L’ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité d’Iran, a démenti mardi que son pays était derrière l’attaque massive lancée samedi par le Hamas contre Israël, tout en réaffirmant le soutien iranien « à la Palestine ». « Les partisans du régime sioniste et d’autres personnes ont fait circuler des rumeurs ces deux, trois derniers jours, dont celles sur le fait que l’Iran islamique serait derrière cette action. Elles sont fausses », a déclaré l’ayatollah Khamenei dans un discours devant une académie militaire.– Haïm Korsia : « La situation est intolérable en Israël »
Face à la tragédie israélienne, le grand rabbin de France appelle à préserver l’unité et à vivre une espérance partagée.
– En quoi consiste l’aide à la population palestinienne ?
La France a fait savoir à la Commission européenne son désaccord avec la suspension envisagée des aides versées à la Palestine. L’an passé, la France a contribué à l’aide aux Palestiniens à hauteur de 95 millions d’euros, a précisé mardi le Quai d’Orsay. « Cette aide est concentrée sur le soutien aux populations palestiniennes, dans les domaines de l’eau, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’éducation, explique le ministère. Versée notamment par le biais des Nations unies, elle bénéficie directement à la population palestinienne, à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, à Gaza et dans les camps situés dans les pays voisins. » Le ministère estime que cette aide était « pleinement conforme aux engagements de la France.
– Israël : pour le président du Crif, Mélenchon est un « ennemi de la République »
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a qualifié d’« abjecte », mardi matin, la position du leader des Insoumis sur l’attaque du Hamas contre Israël. « Jean-Luc Mélenchon prend toujours le parti, au fond, du totalitarisme : il soutient la Russie face à l’Ukraine, la Chine face à Taïwan et, aujourd’hui, d’une certaine manière, le Hamas face à Israël. C’est une constante, il est toujours du mauvais côté de l’Histoire. Il est hors du pacte républicain », affirme-t-il.
– La France défavorable à la suspension de l’aide de l’UE aux populations palestiniennes
La France n’est « pas en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes », a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu’elle l’avait « fait savoir à la Commission européenne ». Cette déclaration est publiée alors que lundi, un des commissaires européens, Olivier Varhelyi, avait annoncé la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de cette aide au développement. La Commission avait ensuite fait savoir qu’elle lançait « un réexamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine ».
– « Pas de raison » de modifier la cible d’inflation en 2025
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé mardi qu’il n’y avait « pas de raison » de modifier l’objectif de la Banque centrale européenne de ramener l’inflation vers 2 % en 2025 en zone euro, après l’offensive du Hamas contre Israël et le risque de remontée du cours des matières premières. « Le point sans doute à surveiller le plus, c’est l’éventuelle extension du conflit », a-t-il toutefois précisé en ajoutant que « très volatil », le pétrole était également à surveiller. Les cours du pétrole ont grimpé lundi après l’offensive surprise ce week-end du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, le marché redoutant une escalade géopolitique et des perturbations de l’approvisionnement. Les prix du gaz ont bondi notamment après l’annonce de la fermeture d’un champ gazier en Israël.
– Guerre Israël-Hamas : l’UE suspend (presque) son aide financière aux Palestiniens
Le commissaire au voisinage, Oliver Varhelyi, dit mettre fin immédiatement à toutes les aides à la Palestine, soit 691 millions d’euros. Son collègue slovène temporise…
Source : Lepoint.fr