Tout savoir sur Threads, l’application de Meta qui entend défier Twitter
Avec plus de 10 millions d’inscriptions au cours des sept premières heures, ce nouveau service relié à Instagram propose aux utilisateurs d’écrire et partager des textes de 500 caractères maximum.
10 millions d’inscriptions en moins de sept heures et déjà une place dans les tendances Twitter. Il s’agit de Threads, la nouvelle application lancée ce 5 juillet en soirée par Mark Zuckerberg et son groupe Meta (Facebook). Conçue pour défier le réseau social à l’oiseau bleu, l’application Threads, littéralement «fil» en français, propose un service basé sur les discussions et les textes échangés entre des communautés de conversations en ligne. Rattaché à Instagram, qui possède à lui seul 2 milliards d’inscrits, Threads entend bien inciter ses utilisateurs à découvrir ce nouveau service.
Et c’est par un simple «Allons-y», posté par Mark Zuckerberg lui-même sur son compte Threads que le milliardaire a annoncé l’accès à cette nouvelle application, disponible dans plus d’une centaine de pays. Quatre heures plus tard, ce dernier postait un nouveau message réjouit : « Nous avons passé la barre des cinq millions d’inscrits». Pour y accéder, rien de plus simple donc, il faut passer par les identifiants de son compte Instagram. L’application récupère directement les données dudit compte pour créer un profil Threads.
L’interface, jugée très ergonomique par les internautes, est visuellement similaire à celle de Twitter. Et dans les premiers usages possibles, la ressemblance se confirme. Par exemple, les utilisateurs ont la possibilité d’aimer, commenter ou repartager les messages postés sur la plateforme. Le fil «général» comporte déjà des profils reconnus, comme le compte de la plateforme Netflix mais aussi des médias comme le Washington Post, Reuters ou The Economist. Des célébrités ont aussi annoncé avoir créé un compte sur ce service, à l’instar de Jennifer Lopez, Shakira et Hugh Jackman.
Concrètement, lorsque l’on se rend sur le profil d’un utilisateur, il est possible d’y lire les messages qu’il a rédigé, appelés «threads», soit l’équivalent des tweets. Lesdits «threads» peuvent contenir jusqu’à 500 caractères et mentionner un autre utilisateur, inclure des liens, des photos ou encore des vidéos, d’une durée maximale de cinq minutes.
Un utilisateur peut aussi reposter les messages d’autres comptes, à la façon d’un retweet. Et tout comme sur Twitter, un deuxième onglet «Réponses» existe sur le profil de l’utilisateur. Il est dédié, comme son nom l’indique, aux réponses postées sous les «threads» par d’autres internautes.
Indisponible en Europe
Pour l’heure toutefois, l’application n’est pas disponible en Europe et aucune date de sortie sur ce marché n’a été annoncée par l’entreprise. Meta a justifié ce choix par une volonté d’éviter les démarches nécessaires pour rentrer en conformité avec les règlements locaux. Selon l’AFP, le groupe veut se donner le temps de clarifier les conséquences pour l’entreprise et ses produits du nouveau règlement des marchés numériques (DMA), entré en vigueur début mai. En effet, le DMA prévoit d’imposer des règles spécifiques aux entreprises incontournables d’internet, à l’instar de Meta, dans le but de limiter les pratiques anticoncurrentielles sur le numérique.
Néanmoins, pour les internautes européens les plus pressés de fuir Twitter, il existe déjà des astuces pour accéder à la nouvelle application de Meta. Certains internautes commencent déjà à détailler la façon de télécharger Threads à partir d’un fichier APK – qui réunit tous les fichiers nécessaires à l’installation d’une application – pour l’obtenir sur Android.
Sens du timing
Et le lancement de Threads tombe à point nommé. Depuis une semaine, son concurrent Twitter provoque l’ire de nombreux utilisateurs. En effet, dans un simple tweet publié le 1er juillet, Elon Musk, le propriétaire de Twitter depuis octobre 2022, a annoncé l’application de limites temporaires de la lecture de tweets, désormais fixée à 10.000 pour les comptes vérifiés, 1000 pour les non vérifiés et 500 pour les nouveaux comptes. Dans la foulée, l’entreprise a aussi confirmé rendre l’accès à son logiciel TweetDeck payant d’ici à une trentaine de jours.
De quoi faire les bonnes affaires de Meta. Le groupe avait déjà tenté de lancer un service similaire en 2019, dans l’optique de concurrencer Snapchat. Mais à l’époque, le projet n’avait pas rencontré le succès escompté. Profitant de la fragilité de Twitter, dont l’organisation, les finances et l’image publique ont été sévèrement secouées par son rachat pour 44 milliards de dollars par Elon Musk, le contexte paraît désormais favorable au succès d’un service concurrent comme Threads.
Mark Zuckerberg entend même faire mieux que Twitter. Le PDG souhaite que Threads dépasse un jour le milliard d’utilisateurs. Un objectif jamais atteint, jusqu’ici, par le réseau social à l’oiseau bleu.