WeXchange Forum 2025 : le tiers-secteur marocain au cœur de la réflexion économique
La 4e édition du WeXchange Forum, organisée ce mardi par la Fondation Abdelkader Bensalah, est marquée par une volonté affirmée de repositionner le tiers-secteur comme acteur économique à part entière. Un mot de cadrage et une keynote ont posé les jalons de ce rendez-vous.
Sous le thème «Rôle économique du tiers-secteur : révéler la force cachée», le 4e WeXchange Forum s’est ouvert sur une double séquence inaugurale animée par les interventions de Fatima Zahra Bensalah et Lamia Kamal-Chaoui, respectivement Administratrice de la Fondation, et directrice du Centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes au sein de l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE). Toutes deux ont posé les jalons d’une réflexion stratégique sur la structuration, la professionnalisation et la valorisation de l’économie sociale et solidaire.
C’est l’administratrice Fatima Zahra Bensalah qui a annoncé les couleurs de ce forum en rappelant les de la Fondation: accompagner, relier et outiller les acteurs du tiers-secteur pour qu’ils puissent «transformer leur impact social en levier de progrès». Elle a salué la diversité des participants et souligné que «le progrès social durable repose sur la collaboration entre les secteurs publics, privés et citoyens».
Elle a également indiqué que le forum, vise à révéler «la force cachée» du tiers-secteur, à mettre en lumière sa contribution à la création d’emplois, à la cohésion territoriale et à l’émergence de solutions face aux défis socio-économiques. Elle a rappelé que le nouveau modèle de développement marocain appelle à un tiers-secteur «structuré, professionnel et durable», capable d’accompagner la transformation du pays.
Directrice du Centre OCDE pour l’Entrepreneuriat, les PME et l’Environnement des villes, Lamia Kamal-Chaoui a livré une keynote riche en éléments de benchmark. Saluant le choix du thème, elle a souligné que l’économie sociale et solidaire (ESS), souvent marginalisée, est désormais reconnue comme «un pilier de la croissance et de l’emploi» dans de nombreux pays de l’OCDE.
Elle a rappelé que l’ESS emploie plus de 60 % de femmes dans les pays membres, intègre des jeunes entrepreneurs et des personnes en situation de handicap, et contribue jusqu’à 10 % du PIB dans certains États.
Le Maroc, selon elle, dispose d’un vivier de talents et d’initiatives locales, mais doit encore franchir des étapes décisives, telles que l’adoption d’un cadre juridique clair, l’intégration dans les marchés publics, la mesure de l’impact social, l’accès au financement, le renforcement des écosystèmes territoriaux et investissement dans les compétences.
Lamia Kamal-Chaoui a également évoqué la Coupe du Monde 2030 comme opportunité stratégique pour intégrer l’ESS dans les politiques économique et sociale. Elle a soutenu cela par un argumentaire évoquant les JO de Paris 2024 et les Jeux du Commonwealth à Birmingham, où des plateformes dédiées ont permis d’inclure les structures de l’économie sociale dans les marchés publics et les dispositifs de formation.
Ces deux interventions ont convergé vers une même exigence : faire du tiers-secteur un acteur économique reconnu, structuré et soutenu, capable de contribuer à une croissance plus inclusive et à une transformation durable du territoire marocain.
Source : h24info.ma