Economie

Record historique des recettes douanières, plus de 144,8 MMDH encaissés en 2024

L’année 2024 s’est caractérisée par une nette amélioration des délais de dédouanement à l’import et une performance record pour l’Administration des douanes. Sur le volet opérationnel, le temps nécessaire au traitement des opérations d’importation a connu une réduction significative, passant de 7 h 42 à 6 h 16, soit un gain d’une heure et vingt-six minutes (après une baisse de 30 minutes en 2023). À l’export, bien que plus modeste, une amélioration a également été observée avec un délai réduit de trois minutes, atteignant 1 h 13. Ces avancées traduisent une meilleure fluidité des procédures, fruit d’une modernisation continue des systèmes et d’une coordination renforcée entre les acteurs logistiques.

Sur le plan macroéconomique, les recettes douanières globales ont atteint un niveau record en 2024, totalisant 144,8 milliards de dirhams, en progression de 9,2% par rapport à 2023, où elles s’élevaient à 132,5 milliards. Cette performance budgétaire remarquable est portée essentiellement par la croissance des recettes issues de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), des taxes intérieures de consommation (TIC) et du droit d’importation. Les objectifs fixés par la Loi de finances ont été non seulement atteints, mais dépassés, avec un taux de réalisation de 104,9% pour les droits payés et de 108,1% pour les droits constatés.

La structure des recettes douanières en 2024 révèle une domination accrue de la TVA, qui représente 62% des rentrées budgétaires contre 60% l’année précédente. La TIC s’est légèrement repliée en part relative à 26%, tandis que le droit d’importation représente désormais 12% des recettes. Ces évolutions traduisent une concentration des flux budgétaires autour de la consommation finale et de la fiscalité sur les produits importés à forte valeur ajoutée.

L’analyse par poste douanier met en évidence une progression notable des droits d’importation, en hausse de 8,5%. Plusieurs postes ont contribué à cette tendance, dont les importations d’ovins (+1,3 milliard de dirhams), de smartphones (+298%, soit +302 millions), de petits appareils électroménagers comme les tondeuses, sèche-cheveux ou fours à micro-ondes (+816%, soit +199 millions) et des cycles et motocycles (+123,6 millions).

La TVA, dont les recettes ont progressé de 11,9%, s’est élevée à 84,9 milliards de dirhams contre 75,8 milliards un an auparavant. Toutefois, certains segments ont affiché une baisse, notamment les produits énergétiques, en recul de 5,7% en raison de la diminution des recettes sur les houilles (-23%), le gaz naturel (-41%) et le coke de pétrole (-27,7%). Ces reculs sont à corréler avec la baisse de la demande énergétique ou l’évolution des prix sur les marchés internationaux.

La TIC sur les produits énergétiques a augmenté de 11,8%, portée par une hausse des recettes sur le gasoil (+12,6%) et le supercarburant (+9,6%). Les produits du tabac ont également généré une contribution significative, avec une augmentation de 8,3%, soit 1,127 milliard de dirhams supplémentaires. Les mises à la consommation des tabacs ont progressé de 14,8%, atteignant 8,44 milliards de dirhams contre 7,35 milliards en 2023. En revanche, la production locale est restée quasi stable, avec 6,32 milliards de dirhams contre 6,28 milliards une année auparavant.

La dynamique de simplification des démarches douanières s’est notamment illustrée dans la filière automobile.

En 2024, le nombre de voitures de tourisme mises à la consommation a atteint 151.755 unités, en hausse de 6% par rapport à l’année précédente. Cette progression est alimentée aussi bien par le segment des véhicules neufs, qui a crû de 5%, que par celui des voitures d’occasion, en hausse de 15%. En parallèle, les recettes générées par le dédouanement de ces véhicules ont atteint 7 milliards de dirhams, contre 6,27 milliards en 2023, soit une croissance annuelle de 12%. Ce résultat s’explique principalement par une contribution renforcée du segment des voitures neuves, dont la fiscalité reste plus élevée.

Les saisies de cigarettes de contrebande diminuent de près de 58% en 2024

Les saisies de cigarettes de contrebande ont enregistré, en glissement annuel, une baisse significative de près de 58% à 254.388 unités en 2024, selon l’ADII. Cette baisse témoigne de l’efficacité des mesures dissuasives mises en œuvre par l’ADII, en collaboration étroite avec les différents acteurs concernés, pour lutter contre ce trafic, indique l’Administration dans son rapport d’activité au titre de l’exercice 2024. Cette tendance baissière se trouve corroborée par les conclusions de la 11ème étude de prévalence des cigarettes de contrebande, laquelle a révélé un taux de pénétration pondéré de ces produits sur le marché national de seulement 1,04% en 2024, poursuivant ainsi la baisse observée au cours de ces dernières années (1,85% en 2023 et 2,81% en 2022), fait savoir la même source.
En matière de lutte contre les trafics illicites de stupéfiants, les saisies réalisées par les services douaniers durant cette année ont enregistré une nette augmentation par rapport à l’an passé. Ainsi, les saisies de chira ont presque doublé (38 tonnes contre 21 tonnes), traduisant un renforcement des opérations de contrôle menées par la Douane aux côtés de ses partenaires aux frontières.

Les saisies de cocaïne et des autres drogues dures ont également augmenté, atteignant 750 kg contre 261 kg en 2023, soulignant une vigilance renforcée face aux filières de trafic international.

284 MDH de marchandises de contrebande saisies en 2024

La valeur des marchandises de contrebande saisies par les services douaniers s’est établie à 284 millions de dirhams (MDH) en 2024, enregistrant une hausse modérée de 7,74% comparativement à une année auparavant. Cette progression des saisies témoigne d’un ralentissement significatif de l’activité de contrebande, résultant notamment du renforcement du renseignement opérationnel, de la mobilisation des unités mobiles, de l’intensification des opérations de contrôles aléatoires et ciblées et d’une meilleure synergie avec les structures nationales telles que la Brigade Nationale des Douanes et les services des enquêtes et de l’analyse du risque, explique l’Administration.
En matière de lutte contre la contrefaçon, l’ADII a enregistré 746 demandes de suspension en 2024, soit une hausse de plus de 9,38% par rapport à 2023 (682 demandes). Cette dynamique est notamment due à une meilleure sensibilisation des titulaires de droits et à la simplification des procédures. Cette évolution reflète également l’intérêt croissant pour le recours au mécanisme douanier de protection des droits de propriété intellectuelle.

En revanche, les interceptions effectives de contrefaçon ont connu un recul en 2024, avec 82 suspensions réalisées contre 97 en 2023 et environ 1,15 million d’articles suspendus, soit une baisse de 42%. Cette diminution est à mettre à l’actif d’une meilleure dissuasion auprès des importateurs d’articles contrefaits et du renforcement de la coopération et de l’échange d’informations avec les partenaires concernés.

Source : lematin.ma