Mondiaux de biathlon : Relais masculin, Lou Jeanmonnot et record de Boe… Cinq courses à suivre à Lenzerheide
Les championnats du monde de biathlon commencent mercredi à Lenzerheide (Suisse). Les Français auront un grand rôle à jouer, notamment le relais masculin invaincu et Lou Jeanmonnot, en très grande forme avant la trêve
Remise à plat générale à Lenzeheide. Les températures maximales positives annoncées sur le site des championnats du monde de biathlon ne dégèleront pas pour autant les compteurs de la Coupe du monde. En Suisse, aucun point de distribué ni de course au dossard jaune, seulement des médailles et la gloire. Après dix jours de pause, les biathlètes en forme peuvent perdre pied, les damnés d’hier revenir du diable Vauvert et les inconnus prendre un bain de lumière sur un gros malentendu.
Il y aura bien la place pour un peu de logique dans cet océan imprévisible. Franziska Preuss et Lou Jeanmonnot continueront de se tirer la bourre, les Norvégiens seront hyper favoris dans les courses individuelles masculines de même que les Français sur relais, et Johannes Boe trouvera bien le moyen de gratter une médaille d’or pour ses adieux. Et nous, notre boulot dans tout ça, c’est de vous dire quand allumer la télé pour assister aux gros temps forts de ces Mondiaux.
Le sprint masculin, le record pour Boe et on n’en parle plus (15 février)
Le temps de la trêve, le roi du biathlon a pu se remettre le cerveau à l’endroit après son énorme bug à Ruhpolding (85e place sur l’individuel) et l’annonce de sa retraite en fin de saison. Il a passé un peu de temps avec son épouse et ses enfants, mais moins que prévu. « Ils étaient malades, donc j’ai passé quelques jours seul au chalet, raconte-t-il à TV2. Quand ils se sont rétablis, je suis allé deux jours à la maison avant de me rendre au stage avec l’équipe. » C’est ça de pris.
Ressourcé, Johannes Boe va aller claquer un 9/10 sur le sprint des Mondiaux et mettre le feu à la piste suisse pour s’imposer grâce à son temps de ski, à l’ancienne. S’il y parvient il dépassera les 20 médailles d’or mondiales d’Ole Einar Bjoerndalen. « Si tout se passe bien, c’est une possibilité de les battre [les records]. »
La poursuite dames, un nouveau doublé pour la route ? (16 février)
Tout dépendra des résultats du sprint, mais on peut déjà vous spoiler l’ordre de départ. Une Dorothea Wierer sortie de nulle part aura raflé l’or l’avant-veille devant Preuss et Jeanmonnot en embuscade et Julia Simon quelque part dans le top 10. Offensive, la lauréate de la Coupe du monde 2023 entamera son habituelle remontada pour coiffer tout le monde sur le dernier tir. Lou battra ensuite Preuss au sprint pour la médaille d’argent, et ça fera un nouveau doublé comme à Antholz, mais dans l’autre sens.
L’individuel dames, Lucky Lou intouchable derrière sa cara (18 février)
Deux jours plus tard, la meilleure tireuse de sang-froid du circuit n’aura aucune concurrence sur l’individuel, format qu’elle domine et sur lequel elle est invaincue. Les chiffres de la saison ont beau donner à Franziska Preuss le titre honorifique de reine de la carabine (96 % de moyenne au tir couché, 87 % au tir debout contre 94 % et 86 % pour la Française), elle finit toujours trahie par son arme sur ce format hyper exigeant. Ça fera donc une médaille d’or « gratuite » pour Jeanmonnot.
Le relais masculin, l’hégémonie ou la malédiction (22 février)
On ne demande qu’à se tromper dans les grandes largeurs mais on le voit arriver gros comme un camion. Après avoir massacré chaque relais de la saison, le quatuor tricolore va se vautrer aux Mondiaux. La marge est telle que les Français seront probablement sur le podium malgré tout, mais il est écrit que les Norvégiens arriveront sur la piste avec les dents qui rayent la neige comme des morses et que la clique d’Émilien Jacquelin et Quentin Fillon-Maillet, tendue par l’enjeu, y laissera des plumes. Si à l’inverse et par bonheur la France venait à faire respecter sa logique en s’imposant, alors on pourra parler du plus grand collectif de l’histoire du biathlon chez nous.
La mass start dames, une renaissance inattendue (23 février)
« C’est un début de saison très dur. Loin de ce que j’attends. » Personne ne voit Justine Braizaz-Bouchet décrocher de médaille après un début de saison dans l’ombre de Lou Jeamonnot et de la jeune garde incarnée par le tandem Jeanne Richard et Océane Michelon. Personne, sauf nous. Car dans un grand jour sur le pas de tir (ne demandons pas le diable, un 19/20 suffira), la Française est tellement forte sur les skis qu’elle peut faire une bouchée de la concurrence. Sa présence dans le top 10 de la Coupe du monde malgré des stats infâmes au tir (74 % couché, 77 % debout) n’est pas un hasard. Et s’il y a bien un format qui lui convient, c’est la mass start. Elle l’a déjà fait aux JO et aux Mondiaux l’année dernière. Pourquoi pas faire le « back to back » ?
Source : 20minutes.fr