Maroc/pêche : ces accords commerciaux bilatéraux qui fleurissent et fâchent
Pour passer outre la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), le Maroc et bien qu’il n’en ait pas vraiment besoin, négocie des partenariats de pêche ça et là avec des pays aux quatre coins du monde et les provinces du Sud de l’Espagne, premières touchées par la résiliation de l’accord de pêche avec l’UE, y adhèrent pleinement.
En juillet dernier, en un discours au Parlement andalou, Carmen Crespo, ministre de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Eau et du Développement rural d’Andalousie, préoccupée par l’incertitude entourant le renouvellement ou pas de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, avait appelé le gouvernement espagnol, à la mise en place d’une ligne d’aide afin de soutenir les personnes touchées par la résiliation de l’accord qui expirait. Et pour cause, l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc joue un rôle fondamental dans l’économie du secteur de la pêche andalou en général, et à Cadix en particulier.
Effectivement, les 47 navires andalous (133 européens autorisés) qui pêchent traditionnellement dans les eaux marocaines avec leur port de base dans la province de Cadix emploient environ 500 membres d’équipage. Dans le cadre du dernier accord de pêche, ils avaient réussi à capturer plus de 1 500 tonnes d’anchois, de sardines, de dorades, de bars, de colins, de castagnoles et de thons.
En termes de commercialisation, la valeur de ces produits de la pêche a atteint quatre millions d’euros. Crespo avait alors appelé le gouvernement espagnol, alors qu’un accord est en cours de négociations entre les parties espagnoles et marocaines, à ce qu’une ligne d’aide soit immédiatement mise en place pour soutenir les personnes touchées par la résiliation de l’accord Maroc-UE.
Il est dit que grosso modo, ces négociations porteraient sur la pêche dans les eaux du Royaume par les pêcheurs espagnols mais dans des bateaux sous pavillon marocain. Le polisario dans l’histoire n’y trouvant pas son compte, s’est aussitôt pourvu en un communiqué par voie de son représentant en Europe à Bruxelles interposé où le malheureux s’est dit outré par le fait.
Et vas-y que je te le dénonce par « Des manœuvres qui visent à établir des accords à travers l’intervention du ministère de l’Agriculture et de la Pêche (espagnol), ainsi que certaines autorités au sein du secteur marocain de la pêche. Ces accords impliquent à la fois des entreprises espagnoles et marocaines, de sorte qu’elles opèrent sous pavillon marocain dans les eaux sahraouies ». Le bonhomme aura cependant occulté et volontairement la fin de la phrase de, “des provinces du sud marocain“
M’enfin ! il aura tout dit à travers “ces accords impliquent à la fois des entreprises espagnoles et marocaines“. En effet, c’est à partir d’accords commerciaux bilatéraux et non étatiques, Dieu nous en garde, que l’on passera outre les filets et à des fins de garantir la sécurité juridique de la chose.
Des entrepreneurs de confréries espagnoles et de grandes entreprises dirigeant l’industrie de la pêche sont en train de signer des contrats tout à fait “légitimement-légaux“ et ce ne sont pas les arrêts de la CJUE qui les arrêteront. A preuve la signature d’un accord de partenariat au début de ce mois par les présidents de l’Organisation des producteurs de pêche artisanale d’Andalousie, Nicolas Fernandez Munoz et Youssef Benjelloun de la Chambre des Pêches Maritimes de la Méditerranée (CPMM). On ne vous dit pas d’autres vont suivre incessamment, cela va de soi.
Cela dit, les accords de pêche si l’UE n’en veut point, le Royaume n’a rien à y perdre. Ses eaux ne sont pas une exclusivité dédiée à la Communauté européenne. Des pays et non des moindres viennent y pêcher paisiblement tandis que d’autres n’attendent que le feu vert des autorités marocaines pour apposer au bas d’un parchemin “légitimement-légal“ un partenariat de pêche en bonne et due forme.
Quant au polisario il n’est nullement le “représentant légitime“ des Sahraouis comme il s’amuse à le croire et le Maroc n’a même pas à revendiquer ce statut. Il n’y qu’à comparer les provinces du Sud du Royaume avec les camps de séquestrés de Tindouf pour se rendre compte et savoir où est la légitimité.
Source : HESPRESS