Manifestations de la “Génération Z”: des ONG appellent à la libération des jeunes arrêtés et au dialogue
Des organisations marocaines de défense des droits humains ont appelé à la libération immédiate des jeunes de la “Génération Z” arrêtés le week-end dernier lors de manifestations pacifiques dans plusieurs villes du pays. Elles alertent sur le risque d’aggravation des tensions sociales si la parole des jeunes continue d’être réprimée.
La Fédération de la Ligue des droits des femmes (FLDF) a exprimé, dans un communiqué, sa « vive inquiétude » face aux arrestations ayant visé plusieurs jeunes hommes et femmes revendiquant une amélioration des conditions économiques et sociales, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
La FLDF estime que ces pratiques « portent atteinte aux droits et libertés fondamentales, en particulier à la liberté d’expression et de manifestation pacifique, garanties par la Constitution et les conventions internationales ».
Pour un dialogue national
La Fédération plaide pour « un dialogue national sérieux plaçant les préoccupations de la jeunesse au cœur des politiques publiques », tout en soulignant « l’interdépendance entre les luttes des jeunes et celles des femmes, notamment les jeunes filles confrontées à une précarité aggravée ».
De son côté, le Forum marocain pour la démocratie et les droits humains a dénoncé les « interventions policières violentes et les arrestations de journalistes et de photographes pendant la couverture des manifestations », estimant qu’il s’agit « d’un retour en arrière contraire aux engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains ».
Condamnation de l’approche sécuritaire
Le Forum a rappelé que les sit-in organisés les 27 et 28 septembre ont « démontré la force de la voix de la jeunesse dans la défense du droit à la santé, à l’éducation et dans la lutte contre la corruption ». Il a souligné que le Maroc est partie aux principales conventions internationales relatives aux droits humains, et que « les violations récentes contredisent cette trajectoire ».
La Ligue marocaine de défense des droits humains (LMDDH) a, quant à elle, condamné « l’approche sécuritaire» adoptée par les autorités, y voyant « un aveu d’échec du gouvernement face aux revendications populaires ».
La LMDDH appelle à « un débat national approfondi sur les questions de l’éducation, de la santé et de l’emploi », rappelant que « la montée du chômage et la faiblesse des services publics nécessitent des réformes urgentes ».
Troisième journée de protestations
Plusieurs villes marocaines, dont Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès, Méknès, Tétouan et Tanger, ont été le théâtre de manifestations spontanées organisées par des jeunes via les réseaux sociaux (principalement Discord) dans le cadre de ce qui est désormais désigné comme les protestations de la «Génération Z».
Les manifestations ont concerné également des villes comme Taounate, Azemmour et Fquih Bensalah. Ces mouvements réclament la réforme des systèmes éducatif et sanitaire, la création d’emplois, ainsi qu’une lutte efficace contre la corruption.
Les autorités ont dispersé ces rassemblements et procédé à plusieurs arrestations, accompagnées de cas de violences et de répressions ayant touché des dizaines de participants.
Le collectif GenZ212 a annoncé dans un communiqué la poursuite des manifestations pour la troisième journée consécutive à travers le territoire national, avec un changement important de tactique : la déclaration des lieux de rassemblement se fera à 16h, soit deux heures avant l’entame des manifestations à 18h.
Source : h24info.ma