L’Europe veut mobiliser 200 milliards d’euros d’investissements dans l’IA
Bruxelles s’engage pour un montant de 50 milliards d’euros. Les financements restants seront fournis par une alliance de 120 entreprises européennes, dans le cadre du « plus grand partenariat public-privé de l’histoire pour une IA fiable ». 20 milliards d’euros serviront à la construction de data centers.
L’Union européenne ne veut pas se laisser impressionner par les performances américaines et chinoises en matière d’intelligence artificielle générative.
« Trop souvent, j’entends dire que l’Europe est en retard dans la course, tandis que les Etats-Unis et la Chine ont déjà pris de l’avance. Je ne suis pas d’accord car la course à l’IA est loin d’être terminée. En vérité, nous n’en sommes qu’au début. Les frontières bougent constamment et le leadership mondial est toujours à saisir », a affirmé hier la présidente de la Commission européenne alors qu’elle annonçait des investissements d’un montant de 200 milliards d’euros dans ce secteur en Europe.
les grands groupes européens contribueront 150 milliards
Dans un discours au dernier jour du Sommet de l’action pour l’intelligence artificielle à Paris, Ursula Von Der Leyen a précisé que ces investissements font partie d’une nouvelle initiative baptisée Invest IA qui vise à mobiliser des capitaux sans précèdent pour permettre « le développement ouvert et collaboratif des modèles d’IA les plus complexes et pour faire de l’Europe un continent de l’IA ».
Les financements proviendront pour un montant de 50 milliards d’euros de l’UE, tandis que 120 grands groupes industriels (Airbus, L’Oréal, Mercedes, Siemens…) et technologiques (Spotify, Mistral AI…) regroupés dans une alliance baptisée EU AI Champions Initiative devront participer avec 150 milliards d’euros.
Un premier projet – et non des moindres – est déjà arrêté. Il porte sur la création d’un fonds de 20 milliards d’euros pour la construction d’un grand campus de data centers qui disposera de 100 000 puces de dernière génération, soit environ quatre fois plus que les infrastructures de même type en cours création à travers l’Europe. « Notre objectif est de faire en sorte que chaque entreprise puisse avoir accès à la puissance dont elle a besoin, quelles que soient sa taille et sa puissance financière », a expliqué Ursula Von Der Leyen.
L’UE promet de réduire les contraintes administratives
La présidente de l’exécutif européen a aussi souligné que l’adoption de l’IA Act ne vise pas à brider l’innovation mais à simplifier le cadre règlementaire. « L’IA Act fournit une seule liste de règles et non pas 27 réglementations différentes, pour nous assurer des mêmes règles pour tous les citoyens européens pour une IA éthique et de confiance », a-t-elle assuré, tout en promettant de « réduire les contraintes administratives ».
Selon la Commission européenne, les premières discussions entre dirigeants européens et des PDG de l’alliance EU AI Champions qui ont commencé pendant le Sommet IA de Paris se poursuivront dans les semaines à venir.
Source : usine-digitale.f