Techonologie

Les dépenses d’investissement massives de Meta dans l’IA inquiètent le marché

Le cours de l’action Meta a chuté de 8% après la clôture de Wall Street, mercredi soir, suivant l’annonce des résultats trimestriels de l’entreprise. Mark Zuckerberg en a profité pour faire part de la révision à la hausse des investissements de son entreprise en matière d’intelligence artificielle.

En janvier 2025, Mark Zuckerberg avait fait part de l’intention de son entreprise, Meta, d’investir « entre 60 et 65 milliards de dollars en capex (dépenses d’investissement) cette année » dans l’intelligence artificielle (IA). Le créateur de Facebook avait ensuite revu cette prévision à la hausse, la portant entre 66 et 72 milliards de dollars.

Mercredi 29 octobre, alors que le géant des réseaux sociaux annonçait les résultats financiers de son troisième trimestre, cette fourchette à de nouveau été augmentée, atteignant entre 70 et 72 milliards de dollars. Un mauvais signal, qui a déclenché un torrent de questions de la part de ses investisseurs et engendré la chute de plus de 8% de l’action Meta après la clôture de Wall Street.

Davantage d’investissements en 2026

Au total, le groupe a annoncé que ses dépenses d’investissement, tous secteurs confondus, se situeraient à la fin de l’année 2025 entre 116 et 118 milliards de dollars, contre une prévision précédente de 114 à 118 milliards de dollars, relève le média américain Axios. Et les hausses ne sont pas près de s’arrêter : pour 2026, Meta s’attend à ce que son capex soit nettement plus important que celui de l’année en cours. La maison-mère d’Instagram a justifié cette prévision en invoquant les coûts représentés notamment par les infrastructures cloud, dont dépend l’intelligence artificielle, et les rémunérations de ses employés.

Cette année, Meta semble en effet avoir tout misé sur l’IA. En juin, Mark Zuckerberg a annoncé la restructuration de ses équipes, désormais rassemblées au sein de l’unité Superintelligence Labs, constituée à grand renfort de recrutements très onéreux. Or, vouloir concurrencer les fleurons de l’IA comme OpenAI a un coût : selon Susan Li, directrice financière de Meta, les coûts liés à la rémunération des employés seront le deuxième facteur contribuant à l’augmentation des coûts en 2026. Le premier reste la puissance de calcul, avec notamment l’achat auprès de Nvidia de nombreuses puces spécialisées.

Meta reste en bonne santé

Le CEO de Meta a tenu à justifier lui-même ces investissements qu’il espère rémunérateurs sur le long terme, comme l’a rapporté l’agence de presse britannique Reuters. « Les délais prévus pour l’avènement de la superintelligence varient selon les personnes », a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique suivant l’annonce des résultats trimestriels. Et d’anticiper : « Je pense que la bonne stratégie consiste à investir massivement dans le développement des capacités dès le départ, afin d’être prêts pour les scénarios les plus optimistes. »

L’entreprise américaine reste néanmoins en bonne santé financière, comme l’ont montré ses résultats financiers au troisième trimestre. Son chiffre d’affaires, qu’elle doit principalement à la publicité mobile, a largement dépassé les attentes des analystes, atteignant 51,2 milliards de dollars, ce qui représente une croissance de 26% par rapport à 2024. Concrètement, le prix moyen d’une publicité a augmenté de 10% d’une année sur l’autre tandis que les impressions publicitaires diffusées via Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp ont cru à hauteur de 14% sur la même période.

Source : usine-digitale.fr