Culture

Leila Slimani déshabille la « honte » de la femme au Maroc

Invitée de l’émission « La Grande Librairie », Leila Slimani s’est exprimée sur la question de grandir en tant que femme au Maroc à la fin du XXe siècle, un thème présent dans son dernier roman.

En promotion de son dernier roman «J’emporterai le feu», disponible en librairie depuis ce jeudi 23 janvier, Leila Slimani était l’invitée de «La Grande librairie» sur France 5. L’écrivaine et journaliste marocaine s’y est notamment exprimée sur la question de grandir en tant que femme au Maroc à la fin du XXe siècle.

«Quand on a grandi en tant que femme, dans les années 80, au Maroc, on vit avec cette idée de la honte. On vit avec cette idée que de toute façon, nous ne sommes pas innocentes. Il y a quelque chose en nous qui ne va pas et qui fait que d’ailleurs on doit se cacher», a d’abord déclaré Slimani.

«Cette honte, on la porte en nous et elle est d’autant plus forte qu’on ne la comprend pas. On ne sait pas pourquoi. On a honte de quelque chose qu’on n’a pas fait. On porte les crimes d’une espèce de femme originelle», a poursuivi la Goncourt 2016, avant de lâcher que «cette honte, elle est avec nous tout le temps».

La condition de la femme au Maroc à la fin du siècle dernier est un thème présent dans «J’emporterai le feu», troisième et dernier tome de la saga familiale «Le pays des autres» de Slimani, qui retrace l’histoire moderne et la période post-coloniale du Royaume. Le deuxième tome s’intitule «Regardez-nous danser».

Lors de la même émission, Slimani a évoqué la situation de l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis mi-novembre dernier pour «atteinte à la sûreté de l’État», entre autres accusations.

A propos de l’écrivain de 75 ans, elle a déclaré qu’«il est en prison parce qu’il est un écrivain et que pour ce type de régime, c’est insupportable d’entendre une voix libre s’exprimer et dire la vérité de cette société qui est tout entière en prison».

Source : h24info.ma