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Le Conseil de sécurité de l’ONU examine la proposition américaine de cessez-le-feu à Gaza

Ce vendredi, les Nations unies se prononcent sur le projet de résolution de « cessez-le-feu immédiat » des États-Unis. La Russie pourrait mettre son veto.

C’est une première depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël et la réplique du gouvernement de Benyamin Netanyahou à Gaza. Alors qu’ils avaient jusque-là bloqué les trois textes qui mentionnaient un «  cessez-le-feu », les États-Unis soumettent une proposition semblable au Conseil de sécurité de l’ONU. L’instance doit l’examiner ce vendredi 22 mars.

Ce projet de résolution évoque la «  nécessité » d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Or la Russie réclame un «  appel » plus clair à faire taire les armes. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les Américains s’étaient systématiquement opposés à l’utilisation du terme «  cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU.

Après leur dernier veto, le 20 février, ils ont négocié un texte focalisé sur le soutien aux efforts diplomatiques pour aboutir à une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israéliens retenus à Gaza.

La menace d’un veto russe

La dernière version, vue par l’AFP, note «  la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle […], et, dans cette optique, soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus ». D’autre part, le texte américain «  rejette toute tentative de modification démographique ou territoriale de Gaza » et condamne «  tous les actes de terrorisme, y compris les attaques du Hamas du 7 octobre » contre Israël.

Alors que les États-Unis sont sous pression de la communauté internationale pour atténuer leur soutien à Israël, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait qualifié cette initiative mercredi de «  signal fort ». Cette résolution « appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront », avait-il assuré dans un entretien à la chaîne de télévision saoudienne Al-Hadath.

Mais le texte n’utilise pas les mots «  appelle » ou «  demande », ce qui déçoit la Russie. «  Nous ne sommes pas satisfaits par quelque chose qui n’appelle pas à un cessez-le-feu immédiat », a déclaré, jeudi 21 mars, l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU Dmitry Polyanskiy. «  Quelqu’un joue avec la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Selon des sources diplomatiques, les États-Unis auraient désormais suffisamment de voix (au moins 9 sur 15) pour que leur texte soit adopté. L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield s’est ainsi dite «  optimiste ».

Source : lepoint.fr