Israël-Hamas : d’intenses combats se poursuivent dans le sud de la bande de Gaza
Au 63e jour du conflit entre Israël et le Hamas, les combats se poursuivent dans les plus grandes villes de la bande de Gaza un mois après l’attaque du 7 octobre en Israël. Dans ce contexte, Joe Biden a parlé au Premier ministre israélien de « la nécessité absolue de protéger les civils » à Gaza.
D’intenses combats urbains font rage vendredi dans et autour des plus grandes villes de la bande de Gaza, deux mois après l’attaque sanglante du Hamas contre Israël et le début d’une guerre dont le bilan ne cesse de s’alourdir. Après une première phase de son offensive terrestre contre le Hamas concentrée dans le nord de Gaza, l’armée a étendu cette semaine ses opérations jusque dans le sud, où sont réfugiés près de deux millions de civils désormais pris au piège, acculés dans un territoire de plus en plus exigu.
Sur place, les soldats israéliens, appuyés par des frappes aériennes, ont affronté jeudi le Hamas à Khan Younès, la plus grande ville du sud devenue l’épicentre de la guerre, ainsi que dans le nord, dans la ville de Gaza et le secteur voisin de Jabaliya. Le bilan à Gaza s’est encore alourdi jeudi pour atteindre 17.177 morts, à 70% des femmes et des moins de 18 ans, tués par les bombardements israéliens, selon le ministère de la Santé du Hamas. Et tôt vendredi, le ministère a fait état de 40 morts dans des frappes près de Gaza-ville, et de « dizaines » d’autres dans à Jabaliya (nord) et Khan Younès (sud).
Jeudi soir, les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé des vidéos montrant des dizaines de Palestiniens en sous-vêtements, les yeux bandés, sous la garde de soldats israéliens dans la bande de Gaza, provoquant une vive polémique sur les réseaux sociaux. L’armée israélienne a dit « enquêter » pour « vérifier qui est lié au Hamas et qui ne l’est pas », en référence au mouvement islamiste palestinien considéré comme une organisation terroriste par Israël, l’Union européenne et les États-Unis.
Les principales informations :
- Les combats se poursuivent dans le sud de la bande de Gaza
- Joe Biden parle à Benjamin Netanyahu de « la nécessité absolue de protéger les civils » à Gaza
- Antony Blinken dit soutenir « une enquête approfondie » après la mort de journalistes à la frontière israélo-libanaise
- L’ONU voit des « signes » d’ouverture d’un second passage vers Gaza, Israël réfute
Biden parle à Netanyahu de « la nécessité absolue de protéger les civils » à Gaza
Le président américain Joe Biden a affirmé jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’il était essentiel de protéger les civils alors que de violents combats urbains font rage dans et autour des plus grandes villes de Gaza, a annoncé la Maison Blanche. « Le président a insisté sur la nécessité absolue de protéger les civils et de séparer la population civile du Hamas, notamment par le biais de couloirs permettant aux gens de se déplacer en toute sécurité hors de zones de combats délimitées », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
Dans son premier échange téléphonique avec Benjamin Netanyahu depuis le 26 novembre, le président a insisté sur le fait qu' »une aide beaucoup plus importante devait être autorisée », a ajouté la Maison Blanche. Les Etats-Unis soutiennent sans réserve Israël depuis l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas, au cours de laquelle 1.200 personnes ont été tuées, selon les autorités israéliennes.
Mais l’administration Biden s’inquiète de plus en plus publiquement des conséquences sur les civils de la riposte israélienne sur la bande de Gaza, bombardée et assiégée pendant plusieurs semaines, et où le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres craint « un effondrement total de l’ordre public ».
Reporters tué et blessés au Liban : Blinken dit soutenir « une enquête approfondie »
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a estimé jeudi « important et approprié » l’établissement d' »une enquête complète et approfondie » d’Israël sur le bombardement qui a tué un journaliste de l’agence Reuters et blessé six autres le 13 octobre dans le sud du Liban. « Je crois savoir qu’Israël a initié une telle enquête et il sera important de voir cette enquête aboutir et d’en connaître les résultats », a affirmé M. Blinken, interrogé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique David Cameron.
Issam Abdallah, journaliste vidéo de l’agence Reuters, a été tué lors de frappes dans le sud du Liban qui ont également blessé six reporters – deux de Reuters, deux de la chaîne qatarie Al Jazeera et deux de l’Agence France-Presse, dont la photographe Christina Assi, grièvement atteinte et toujours hospitalisée.
Une enquête de l’Agence France-Presse, publiée jeudi, sur ce bombardement désigne un obus de char israélien. Une enquête de l’agence Reuters, également publiée jeudi, conclut elle aussi à des tirs de char israéliens. Ces reporters étaient venus couvrir les affrontements transfrontaliers entre l’armée israélienne et des groupes armés dans le sud du Liban, où la communauté internationale s’inquiète du risque d’extension du conflit entre Israël et le Hamas.
L’ONU voit des « signes » d’ouverture d’un second passage vers Gaza, Israël réfute
Un responsable israélien a écarté jeudi l’idée d’une réouverture complète d’un deuxième point de passage vers la bande de Gaza, à la suite des déclarations du chef des opérations humanitaires de l’ONU faisant état de « signes prometteurs » en ce sens. C’est par ce poste de contrôle de Kerem Shalom entre Israël et la bande de Gaza que transitaient 60% des marchandises entrant dans ce territoire palestinien avant la guerre entre Israël et le Hamas.
Une ouverture de ce passage, qui s’ajouterait à celui de Rafah sur la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, « changerait la nature même de l’accès de l’aide humanitaire » dont cette enclave a désespérément besoin, a dit Martin Griffiths au cours d’un point de presse à Genève.