Dans un communiqué de la présidence iranienne, le chef de l’État Ebrahim Rzaissi a fait savoir que l’escalade avec Israël adviendra en cas de nouvelle attaque.
Le président Raïssi a annoncé que son pays attaquera Israël si elle répondait à sa dernière offensive. L’Iran a fermé ses installations nucléaires le jour de son attaque contre Israël, l’État hébreu promet «une riposte» à l’attaque massive de l’Iran, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a discuté au téléphone avec son homologue iranien… Le Figaro fait le point sur les tensions entre Israël et l’Iran ce mardi 16 avril.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu que «la moindre action» d’Israël contre «les intérêts de l’Iran» provoquerait «une réponse sévère» de son pays, selon un communiqué publié mardi par la présidence. Israël a promis «une riposte» à l’attaque massive et sans précédent lancé par l’Iran dans la nuit de samedi à dimanche sur le territoire israélien. «Maintenant, nous déclarons fermement que la moindre action contre les intérêts de l’Iran entraînera certainement une réponse sévère, étendue et douloureuse contre tous ses auteurs», a déclaré le président Raïssi au cours d’un entretien téléphonique avec l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani tard lundi.
Le président iranien a indiqué que son pays avait visé ce week-end, «en exerçant son droit à l’autodéfense», les «centres» où avait été organisé le bombardement, imputé à Israël, d’une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie, le 1er avril. Cette opération inédite «a été menée à bien avec succès avec l’objectif de punir l’agresseur», a-t-il ajouté. Ebrahim Raïssi a par ailleurs de nouveau dénoncé «le soutien aveugle de certains pays occidentaux au régime sioniste», qui est «une cause de tension dans la région», selon le communiqué.
Le ministre des Affaires étrangères israélien a déclaré mardi lancer «une offensive diplomatique contre l’Iran», après l’attaque sans précédent de la République islamique et avant une riposte d’Israël à laquelle de nombreuses chancelleries étrangères sont opposées. «Parallèlement à la réponse militaire aux tirs de missiles et de drones, je mène une offensive diplomatique contre l’Iran», a écrit Israël Katz sur X.
Ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, considéré comme un des faucons de son gouvernement ultra-conservateur, souhaite imposer des sanctions contre Téhéran, et faire reconnaître le corps des Gardiens de la Révolution islamique comme organisation terroriste, «afin de freiner et d’affaiblir l’Iran». À cet effet, Israël Katz a dit avoir envoyé une lettre «à 32 pays» et s’être entretenu avec «des dizaines de ministres des Affaires étrangères et de personnalités du monde entier».
Il n’a pas précisé les pays auxquels il a demandé d’imposer des sanctions contre cette organisation paramilitaire de la République islamique, qui est par ailleurs d’ores et déjà listée comme organisation terroriste par les Etats-Unis et fait l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne. «Il faut arrêter l’Iran maintenant, avant qu’il ne soit trop tard», conclut-il trois jours après l’attaque massive lancée par l’Iran sur Israël.
L’Iran a fermé ses installations nucléaires dimanche, jour de son attaque contre Israël, a indiqué lundi le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. Lors d’une conférence de presse en marge d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la centrale ukrainienne de Zaporijjia, Rafael Grossi a été interrogé sur la possibilité d’une frappe de représailles israélienne contre des installations nucléaires iraniennes.
«Nous sommes toujours préoccupés par cette possibilité», a répondu le chef de l’AIEA. «Ce que je peux vous dire, c’est que nos inspecteurs en Iran ont été informés par le gouvernement iranien qu’hier (dimanche, NDLR), toutes les installations nucléaires que nous inspectons chaque jour resteraient fermées pour des raisons de sécurité», a-t-il ajouté.
Selon lui, les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. «J’ai décidé de ne pas laisser les inspecteurs revenir tant que la situation n’est pas complètement calme. Nous reprendrons demain» (mardi, NDLR), a-t-il expliqué. Cette fermeture «n’a pas eu d’impact sur nos activités d’inspection. Mais bien sûr, nous appelons toujours à la plus grande retenue», a-t-il poursuivi.
Israël promet «une riposte» à l’attaque massive de l’Iran
Israël promet «une riposte» à l’attaque massive et sans précédent lancée par l’Iran, malgré les appels de nombreux pays, y compris son allié américain, à éviter une escalade dans une région déjà endeuillée par la guerre en cours dans la bande de Gaza.
L’Iran a pour la première fois lancé une attaque directe ce week-end contre Israël, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël, qui a tué sept membres des Gardiens de la Révolution. L’armée israélienne va «riposter au lancement de ces si nombreux missiles de croisière et drones sur le territoire de l’État d’Israël», a déclaré lundi soir le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, en visitant la base de Nevatim (sud) touchée par une frappe.
Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou avait plutôt appelé la communauté internationale à «rester unie» face à «l’agression iranienne, qui menace la paix mondiale», après cette attaque déjouée avec l’appui de plusieurs de ses alliés, dont Washington.
Les appels se multiplient pour empêcher une riposte massive
Depuis dimanche, les appels se multiplient pour empêcher une riposte massive qui risquerait d’embraser davantage la région, déjà «au bord du précipice», selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Après avoir fait front avec leurs alliés contre l’attaque iranienne, les États-Unis ont dit ne pas vouloir «d’une guerre étendue avec l’Iran», et prévenu qu’ils ne participeraient pas à une opération de représailles. «Ensemble, avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque» iranienne, a affirmé le président américain Joe Biden en appelant Israël à éviter une escalade et plutôt tenter d’œuvrer à un «cessez-le-feu» dans la bande de Gaza.
Outre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont eux aussi pris leurs distances. Le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, a exclu une participation de son pays à une riposte et le président français Emmanuel Macron a appelé à éviter un «embrasement» régional.
359 drones et missiles interceptés ce week-end
Israël a annoncé avoir intercepté, avec l’aide des États-Unis et d’autres pays alliés dont la France et le Royaume-Uni, mais aussi la Jordanie et l’Arabie saoudite, la quasi-totalité des 350 drones et missiles lancés ce week-end par l’Iran. L’Iran a dit considérer «l’affaire close» et mis en garde Israël, son ennemi juré, contre tout «comportement imprudent» qui déclencherait une réaction «bien plus forte» de sa part.
Le ministre des Affaires étrangères chinois a discuté au téléphone avec son homologue iranien
Le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a discuté au téléphone avec son homologue iranien, a rapporté mardi l’agence officielle Chine nouvelle, précisant que Téhéran avait de nouveau exprimé sa «volonté de retenue» après son attaque sans précédent sur le territoire israélien. Selon Chine nouvelle, Hossein Amir-Abdollahian a fait part à Wang Yi de la position iranienne quant au bombardement, imputé à Israël, d’une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie.
Toujours d’après l’agence chinoise, le diplomate iranien a estimé que le Conseil de sécurité des Nations unies «n’a pas apporté la réponse nécessaire à cette attaque» et que «l’Iran a le droit à l’autodéfense en réponse à la violation de sa souveraineté».
Le cabinet de guerre israélien s’est réuni dimanche et lundi
Le cabinet de guerre israélien présidé par Benyamin Netanyahou, sous très forte pression pour éviter une escalade, s’est réuni dimanche puis lundi, sans qu’une décision ne soit annoncée sur la forme que pourrait prendre une riposte. «Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger l’État d’Israël, et nous le ferons à l’occasion et au moment que nous choisirons», a affirmé lundi le porte-parole de l’armée, l’amiral Daniel Hagari, sur la base de Nevatim.
L’armée, qui a donné lundi le nom de «Iron Shield» (Bouclier de fer) à son opération contre les missiles iraniens, a diffusé une courte vidéo montrant un cratère peu profond le long d’un mur dû à l’impact d’un projectile lors de sa chute sur cette base du sud du pays.
Le Golden Gate bloqué
Lundi aux États-Unis, des manifestants pro-palestiniens ont bloqué le Golden Gate Bridge, le pont emblématique de la ville de San Francisco, et déployé une banderole portant les mots: «Arrêtez le monde pour Gaza».
Cette manifestation fait partie d’une initiative appelée «A15 Action», qui cherche à bloquer de nombreuses grandes villes dans le monde entier, «en solidarité avec la Palestine».
Source : lefigaro.fr