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Handball : Barcelone remporte la 11e Ligue des champions de son histoire face à Kielce

Sacrés dimanche, les Barcelonais sont les premiers à conserver leur titre de champions d’Europe depuis l’instauration du Final Four en 2010. Ils ont battu Kielce aux tirs au but.

Soixante minutes de temps réglementaire et dix supplémentaires de prolongation n’auront même pas suffi pour départager Barcelone et Kielce en finale de la Ligue des champions de handball. Il a finalement fallu attendre la séance de tirs au but, dimanche 19 juin, dans la Lanxess Arena de Cologne (Allemagne), pour voir le Barça décrocher sa onzième C1, la deuxième consécutive. Une première depuis les Espagnols de Ciudad Real, en 2008 et 2009, alors que le Final Four n’existait pas encore.

La délivrance est venue de Ludovic Fabregas. Seul sur la ligne du jet de 7 mètres, seul face à son destin et celui des Blaugrana, le pivot français a enfoncé le dernier clou d’une rencontre folle jusqu’au bout en inscrivant le tir au but décisif. Avant lui, Alex Dujshebaev avait manqué la cible, précipitant la défaite du club polonais. Fabregas se retournait face à ses coéquipiers, qui sont rapidement venus le congratuler.

Pendant ce temps, Antonio Carlos Ortega n’en revenait pas, prostré au sol, la tête entre ses mains. L’Espagnol, déjà titré à six reprises en tant que joueur avec le Barça, vient de glaner sa première Ligue des champions en tant qu’entraîneur principal après avoir retrouvé son club de cœur l’été dernier.

Kielce y a cru jusqu’au bout

Barcelone aurait pu s’éviter de passer par la prolongation et une séance de tirs au but forcément périlleuses. Grâce au talent de Dika Mem (5 buts), à la formidable entrée en jeu de Melvyn Richardson (2 buts) provoquant le penalty décisif transformé par Aleix Gomez (28-27, 58e) et à la défense acharnée de Ludovic Fabregas, le club catalan pensait filer vers un nouveau sacre.

C’était sans compter sur une erreur inhabituelle à ce niveau, quand la défense centrale a été aspirée par Alex Dujshebaev, qui pouvait servir Artsem Karalek dans un fauteuil. Le Biélorusse égalisait dans les dernières secondes de la partie pour envoyer son équipe en prolongation (28-28, 60e).

Kielce connaît la recette des fins de matchs à enjeu. Déjà vainqueurs à deux reprises du Barça en phase de poules cette saison (32-30 à Barcelone, 29-27 en Pologne), les Polonais avaient remporté leur seule Ligue des champions dans ces conditions, en 2016. Menés de neuf buts par les Hongrois de Veszprem à un quart d’heure de la fin, ils s’étaient finalement imposés aux tirs au but.

Ils n’auront pas réussi un nouveau braquage, même s’ils ne sont pas passés loin. Malgré un début de prolongation emprunté de son équipe, Daniel Dujshebaev (petit frère d’Alex et fils de Talant, le coach de Kielce) égalisait une nouvelle fois pour se diriger vers la séance de tirs au but.

Mais la victoire barcelonaise est méritée. Ils sont bien mieux entrés dans leur septième finale depuis l’instauration du Final Four en 2010. Les Catalans ont rapidement pris trois buts d’avance (5-2, 7e) avant de virer en tête à la pause avec un but d’avance (14-13, 30e) grâce à l’ailier droit Aleix Gomez (6 de ses 9 buts en première période).

Au fur et à mesure de la rencontre, les Polonais, portés par un public acquis à leur cause, sont revenus à hauteur des Barcelonais. Ils sont même repassés devant en début de seconde période (17-16, 37 « ) pour la première fois depuis l’ouverture du score du Français Nicolas Tournat (2 buts).

Quatre joueurs français titrés

Mais les coéquipiers de Dylan Nahi (2 buts), l’autre Tricolore de Kielce, pourront longtemps regretter leur incapacité à prendre deux buts d’avance. Les occasions n’ont pourtant pas manqué au cœur de la deuxième période mais le gardien du Barça, Gonzalo Pérez de Vargas, a enchaîné trois parades successives pour maintenir les siens en vie (20-21, 45e).

Pérez de Vargas (12 arrêts comme son adversaire Andreas Wolff) a été l’un des hommes décisifs de cette finale puisque c’est lui qui détourne le tir au but d’Alex Dujshebaev pour permettre ensuite à Ludovic Fabregas de conserver la C1 en Catalogne.

A 25 ans, le Tricolore remporte sa troisième Ligue des champions après celles décrochées en 2018 avec Montpellier et en 2021 avec Barcelone. Dika Mem et Timothey N’Guessan savourent pour la deuxième fois le sacre continental ultime tout comme Melvyn Richardson, qui y avait aussi goûté à Montpellier.

Pour les Français de Kielce, Dylan Nahi et Nicolas Tournat, il faudra attendre une saison supplémentaire pour espérer gravir le toit de l’Europe. Ils seront épaulés l’année prochaine par leurs compatriotes Benoît Kounkoud et Nedim Remili, en provenance du PSG.