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Guerre Hamas-Israël : le numéro deux du groupe terroriste tué dans une frappe au Liban

Mardi soir, Saleh al-Arouri a été tué dans une frappe israélienne visant le bureau du Hamas dans la banlieue de Beyrouth, au Liban.

Le numéro deux du groupe terroriste Hamas, Saleh al-Arouri, a été tué dans une frappe attribuée à Israël sur la banlieue de Beyrouth mardi 2 janvier au soir, ont indiqué à l’Agence France-Presse deux responsables libanais de la sécurité. Selon l’un de ces responsables, Saleh al-Arouri a été tué, ainsi que cinq autres personnes, dans une frappe israélienne qui a visé le bureau du Hamas dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah pro-iranien. Un autre responsable du Hamas, Samir Fandi, a également été tué, a indiqué à l’AFP un responsable libanais de la sécurité. Selon l’agence officielle libanaise ANI, une réunion des formations palestiniennes se tenait dans ce bâtiment de la banlieue sud au moment de la frappe.

Le Hamas a confirmé mardi l’information, annonçant qu’il avait été « assassiné », dans une annonce relayée par les médias du mouvement. « Martyre du vice-président du bureau politique du Hamas, cheikh Saleh al-Arouri, dans une frappe sioniste à Beyrouth », a indiqué le mouvement dans une annonce diffusée par sa chaîne officielle, al-Aqsa TV, et ses autres médias.

Un haut responsable du Hamas a ajouté mardi que « deux chefs des brigades Ezzedine al-Qassam », sa branche militaire, avaient également été tués et a assuré que cet assassinat ne ferait pas plier « la résistance ». Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que son mouvement « ne sera jamais vaincu ». « Un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent en martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation, ne sera jamais vaincu », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. « C’est l’histoire de la résistance et du mouvement qui, après l’assassinat de ses leaders, devient encore plus fort et déterminé », a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a appelé Israël à « éviter toute attitude escalatoire notamment au Liban », a indiqué mardi soir l’Elysée. Le président français, qui s’est entretenu au téléphone avec le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a souligné qu’« il était essentiel d’éviter toute attitude escalatoire, notamment au Liban et que la France continuera de passer ces messages à tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans la zone », a fait savoir l’Elysée.

« Entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation »

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé ce mardi soir comme « un crime » la frappe israélienne sur la banlieue de Beyrouth. Dans un communiqué, il a estimé que « ce nouveau crime israélien vise à entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation » avec Israël. Les affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, étaient jusque-là limités aux zones frontalières dans le sud du Liban.

L’armée israélienne n’a pas confirmé la frappe, indiquant « ne pas commenter les informations des médias étrangers ». Un photographe de l’AFP sur place a vu que deux étages de l’immeuble, qui se trouve dans une rue animée de la banlieue sud, avaient été soufflés. Les immeubles et les voitures ont été endommagés dans un rayon d’une centaine de mètres, selon lui.

C’est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, il y a près de trois mois, qu’Israël frappe les abords de la capitale libanaise. Les affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, sont depuis le début de la guerre à Gaza limités aux zones frontalières dans le sud du Liban.

Le cerveau d’attentats

Le Hamas avait mené le 7 octobre une attaque d’une ampleur inédite sur le sol israélien, faisant 1 140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP. En réaction, Israël a juré de « détruire » le Hamas, classé comme organisation terroriste par les États-Unis, Israël et l’Union européenne, et pilonne depuis la bande de Gaza, soumise à un siège total depuis le 9 octobre.

La guerre a coûté la vie à 22 185 personnes à Gaza, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, a annoncé mardi le Hamas, qui dirige le territoire depuis 2007. Des chiffres impossibles à vérifier. Saleh al-Arouri, accusé par Israël d’être le cerveau de nombreux attentats, a été élu en 2017 adjoint au chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, devenant ainsi officiellement le numéro deux du mouvement islamiste.

Après avoir passé près de vingt ans au total dans les prisons israéliennes, il a été libéré en 2010 à la condition qu’il s’exile. Il vivait depuis au Liban, comme de nombreux autres responsables du Hamas. Sa maison, vide, avait été détruite à l’explosif par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée fin octobre, selon des témoins.

Source : lepoint.fr