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Guerre en Ukraine : Zelensky fait pression sur le G7 qui veut durcir encore le ton face à Moscou

Le président ukrainien s’est exprimé ce lundi, par visioconférence, devant les dirigeants du G7. Il a exclu toute négociation actuelle avec les Russes.

Les dirigeants du G7, réunis en sommet dans le sud de l’Allemagne, ont réaffirmé lundi 27 juin leur soutien indéfectible à l’Ukraine, promettant notamment leur appui militaire et financier « aussi longtemps qu’il le faudra ».

Les dirigeants des sept grandes puissances (Allemagne, Etats-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) se sont engagés, dans une déclaration commune, « à continuer à fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique » à l’Ukraine, envahie le 24 février par la Russie et théâtre de combats meurtriers, « aussi longtemps qu’il le faudra ».

  • Zelensky exclut toute négociation actuelle avec les Russes

Invité du sommet du G7, le président ukrainien Volodymyr Zelenskya exhorté ses dirigeants à redoubler d’efforts pour mettre un terme rapide à la guerre qui ravage son pays et à durcir encore leurs sanctions contre Moscou.

Volodymyr Zelensky « a eu un message très fort en disant qu’il fallait faire le maximum pour essayer de mettre fin à cette guerre avant la fin de l’année », ont souligné des sources au sein du G7 à l’issue de l’intervention en visioconférence depuis Kiev du dirigeant ukrainien.

Le président ukrainien a notamment demandé au G7 de renforcer les sanctions contre la Russie « en limitant les prix du pétrole » exporté par Moscou.

Il a toutefois exclu toute négociation actuelle avec les Russes, prévenant, selon la présidence française, qu' »aujourd’hui ce n’est pas le moment de la négociation ». Pour appuyer leur soutien, les Occidentaux, Etats-Unis en tête, veulent serrer l’étau sur Moscou en visant tout particulièrement l’industrie de défense russe, selon un haut responsable de la Maison Blanche.

Ils entendent également développer un « mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe », selon ce haut responsable. Le G7 va également « se coordonner pour utiliser les taxes douanières sur les produits russes afin d’aider l’Ukraine », a poursuivi la même source.
  • Kiev frappé par des missiles en plein sommet du G7

Si les troupes russes sont presque exclusivement concentrées dans la région du Donbass, des explosions ont été signalées dans la région de Kiev ce dimanche, jour de l’ouverture du sommet des pays du G7 dans les Alpes bavaroises. Quatre missiles ont touché un quartier central de la capitale, faisant au moins un mort et six blessés, selon le maire de Kiev, qui évoque une « tentative d’intimidation de la Russie » alors que s’enchaînent en quelques jours deux réunions internationales de grande importance : le G7 et le sommet de l’OTAN. « Une enfant ukrainienne de 7 ans dormait paisiblement à Kiev jusqu’à ce qu’un missile de croisière russe fasse exploser son immeuble », a déploré le ministre des Affaires étrangères ukrainien.

De son côté, Joe Biden a estimé que ces bombardements relevaient de « la barbarie ». La Russie, elle, nie ses accusations et déclare avoir seulement frappé une usine de production de missiles.

  • L’armée russe progresse dans le Donbass et menace ailleurs

Les forces russes se sont totalement emparées de la ville stratégique de Severodonetsk, détruite à 90%, et ont pénétré dans celle voisine de Lyssytchansk, une étape importante vers la conquête de l’intégralité du bassin minier du Donbass. « Pour autant, ce n’est qu’un des défis que la Russie devra relever pour occuper l’ensemble de la région », estime le ministère britannique de la Défense, qui souligne la volonté russe « d’avancer sur le centre majeur de Kramatorsk et de sécuriser les voies d’approvisionnement » de la ville de Donetsk. Le ministère russe de la Défense a également déclaré avoir frappé trois centres d’entraînement militaires dans le nord et l’ouest du pays.

Par ailleurs, l’Institut américain pour l’étude de la guerre observe « des séries anormales de frappes russes sur des zones de l’arrière ». Il cite le commandement de l’armée de l’Air ukrainienne selon lequel quelque 50 frappes ont été recensées ce samedi près de Kiev, Khmelnytskyï et Lviv à l’Est, à Tcherniguiv au Nord, à Mykolaïv au Sud, à Kharkiv au Nord-Est et dans la région de Dniepropetrovsk, dans le centre du pays. La Russie rappelle par là sa capacité à atteindre n’importe quel point du territoire ukrainien, même si l’essentiel des opérations se déroule à l’Est et au Sud. Ce samedi, Vladimir Poutine a fait part de son intention de livrer « dans les prochains mois » à la Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine allié de la Russie, des missiles capables de transporter des charges nucléaires.